«Naïf et contre-productif!»
Le PLR s'insurge contre la nouvelle Coalition romande antiraciste

Le Parti libéral-radical (PLR) s'oppose aux trois revendications principales de la nouvelle Coalition romande antiraciste. La conseillère nationale Jacqueline de Quattro s'explique.
Publié: 25.11.2025 à 16:52 heures
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Dernière mise à jour: 25.11.2025 à 19:47 heures
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Jacqueline de Quattro (PLR) lors de la session d'hiver de l'Assemblée fédérale, le 12 décembre 2024, au Conseil national à Berne.
Photo: KEYSTONE
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Luisa GambaroJournaliste

Le Parti libéral-radical (PLR) tape du poing sur la table. Une nouvelle alliance s'est formée en Suisse romande pour combattre le racisme, mais cette Coalition romande antiraciste (CORA) déplaît au PLR. Le parti dit «non» à ses trois revendications principales: supprimer les patrouilles de police pour les remplacer par des acteurs socio-sanitaires, désarmer les forces de l'ordre et renoncer aux courses-poursuites.

«Nous saluons la lutte contre le racisme et les discriminations sous toutes ses formes», précise un post partagé sur les réseaux sociaux du PLR Suisse. Avant d'ajouter: «Nous tenons également à ce que la police puisse toujours protéger efficacement la population. Les policières et les policiers exercent un métier difficile et dangereux. Soutenons-les!»

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Interrogée par Blick à ce sujet, la conseillère nationale Jacqueline de Quattro s'explique. «Nous condamnons fermement le racisme en général et toute forme de discrimination. Par contre, les recettes proposées nous paraissent non seulement naïves, mais contre-productives.»

«Si la prévention suffisait, on le saurait»

«La sécurité de la population nous tient à cœur autant que la lutte contre les discriminations», explique la conseillère nationale. «La sécurité de la population doit être garantie. Si nous désarmons la police, avec la montée de la criminalité que nous connaissons actuellement, c'est tout simplement mettre les gens en danger.»

Concernant le remplacement des patrouilles de police par des acteurs socio-sanitaires: «Le répressif et le préventif ont toujours été complémentaires, ce sont deux piliers pour assurer l'ordre et faire en sorte qu'il fasse bon vivre dans un pays, nous avons besoin des deux. Nous avons besoin d'agents socio-éducatifs pour essayer d'empêcher les passages à l'acte, mais nous avons aussi besoin de patrouilles de police pour intervenir lorsque la situation dérape», s'agace Jacqueline de Quattro. 

«Si la prévention suffisait, on le saurait, on pourrait faire l'économie de toutes les forces de l'ordre dans tous les pays et on gagnerait beaucoup d'argent, mais nous voyons bien que cela ne marche malheureusement pas. Donc cette complémentarité pour nous est fondamentale et doit rester.»

«On ne met pas sa propre vie en danger»

Enfin, sur l'arrêt des courses-poursuites, Jacqueline de Quattro trouve la proposition «très déplacée» dans les cas de brigandage, de home-jacking, ou de vols de voiture. «On commence même à avoir des infractions dans des musées pour s'approprier des objets de valeur», s'insurge la conseillère nationale en référence au vol de pièces d'or au Musée romain de Lausanne-Vidy. «La police doit pouvoir prendre en filature les malfrats qui s'enfuient avec le butin et potentiellement la personne qu'ils ont enlevé.» 

«On ne peut pas dire qu'on ne poursuit que des gens d'une certaine couleur! On poursuit les personnes qui viennent de commettre une infraction ou dont on pense qu'elles en ont commis une, et que nous avons de bonnes raisons de le penser, c'est pour ça que nous voulons les arrêter, les interroger et vérifier.»

Interrogée sur les décès tragiques de Camila et Marvin après des courses-poursuites à Lausanne, Jacqueline de Quattro est sans appel: «Quand la police dit 'stop', on s'arrête et on ne met pas sa propre vie en danger, on n'a pas peur de se faire contrôler parce que l'on n'a rien fait de mal et que les papiers sont en ordre. Donc il n'y a aucune raison de s'enfuir, nous ne sommes pas dans un Etat ou les policiers sont les ennemis de la population, ils sont là au contraire pour nous protéger et assurer notre sécurité.»

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