Mêlé à plusieurs affaires de la police lausannoise
Le policier à moto qui a coursé Camila avant sa chute mortelle auditionné ce jeudi

Une audition pour éclaircir les faits de l'accident de scooter mortel de Camila. Le policier qui a poursuivi la fillette de 14 ans, dans les hauts de Lausanne, est interrogé ce jeudi au Ministère public. Impliqué dans d'autres affaires, il est témoin et non prévenu.
Publié: 05:34 heures
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Camila est décédée à 14 ans, des suites d'un lourd accident de scooter à Lausanne. Un policier venait de se lancer à sa poursuite.
Photo: Léo Michoud / Blick
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Léo MichoudJournaliste Blick

L'affaire Camila, une de celles qui occupent Lausanne et sa police depuis plusieurs mois, devrait avancer aujourd'hui. Selon plusieurs sources, c'est ce jeudi 30 octobre que le Ministère public central vaudois auditionne, à Renens, le policier qui s'est engagé dans une course-poursuite à moto de cette jeune fille de 14 ans, juste avant sa lourde chute mortelle en scooter.

Pour rappel, cet agent s'était rendu sur les lieux de ce que la police nomme «rodéo urbain» dans les hauts de Lausanne, près du quartier des Plaines-du-Loup. Voyant un scooter partir précipitamment à son arrivée, il a enclenché les feux bleus et la sirène dans le but d'intercepter sa très jeune pilote, qui ne portait pas de casque.

Pas prévenu, mais des faits à éclaircir

Début juillet, la famille de Camila a porté plainte pour homicide par négligence et abus d'autorité. Objectif de cette démarche? «Eclaircir les circonstances dans lesquelles est tragiquement décédée Camila à la suite de son accident de scooter», avait détaillé à Blick l'avocat de ses parents, Me Fabien Mingard. La famille tient à préciser «qu'il ne s’agit pas ici de faire le procès de la Police municipale de Lausanne».

Ce jeudi à Renens, le policier est uniquement auditionné en tant que «personne appelée à donner des renseignements», et non comme prévenu. Son audition, non publique, réunit les parties et le procureur en charge du dossier.

L'agent pourra ainsi livrer sa version des faits. En fonction de ce point pivot de l'enquête, la justice pourrait décider s'il y a matière à lancer des mesures d'instruction ou non. Rappelons que la mort de Camila, peu avant celle de Marvin également en scooter, est l'un des éléments déclencheurs des émeutes de Prélaz.

Suspendu dans l'affaire des groupes WhatsApp

En plus de son intervention remise en question par la famille de Camila, ce même agent est aussi impliqué dans deux autres affaires: celle de la mort de Mike Ben Peter – dans laquelle il a été acquitté ; et la révélation des messages et images racistes et discriminatoires partagés sur des groupes WhatsApp de la police municipale. Ayant fait référence au Ku Klux Klan, il est l'un des huit membres de la police lausannoise suspendus en septembre par le commandant Botteron.

A leur sujet, la RTS a dévoilé le 16 octobre dernier leur situation actuelle respective. L'un d'eux, disculpé de tout reproche, a été réintégré dans ses fonctions et n'est plus en procédure de licenciement. Un autre a vu son licenciement définitif entrer en force – mais un recours au tribunal cantonal est prévu.

Les six restants sont toujours suspendus et en procédure de licenciement. La majorité envisagerait de saisir la commission paritaire du personnel de la Ville de Lausanne, pour contester leur mise à l'écart.

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