Les derniers militants suisses de la flottille humanitaire pour Gaza sont rentrés mercredi à Genève. L'avion a atteri à l'aéroport de Cointrin à 14h35, après qu'ils ont été arrêtés en Israël et expulsés vers la Jordanie.
Que s'est-il passé jusqu'à présent? Comment ont agi les autorités suisses? Et pourquoi leurs actions pourraient coûter cher aux militants? Blick fait le point.
Que s'est-il passé?
Les participants à la flottille, des militants de différents pays, souhaitaient apporter de l'aide humanitaire à la population de la bande de Gaza et rompre le blocus illégal. Ils ont toutefois ignoré les avertissements des autorités suisses leur suggérant de ne pas se rendre au Proche-Orient. La flottille a été interceptée par les forces navales israéliennes dans les eaux internationales et les militants ont été arrêtés.
Combien de Suisses étaien t présents?
Au total, 19 ressortissants suisses se trouvaient parmi les plus de 400 militants à bord des 41 navires. L'ancien maire de Genève Rémy Pagani faisait partie de la flottille, il est rentré ce mercredi à Genève.
Qu'ont fait les autorités suisses?
L'ambassade suisse à Amman, en Jordanie, a accueilli les citoyens à la frontière, comme l'a annoncé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Elle a également organisé l'hébergement des militants et leur retour en Suisse. Auparavant, le DFAE était régulièrement en contact avec les autorités israéliennes à Tel Aviv et à Berne. A la suite de l'interception de la flottille Global Sumud, la Suisse a rappelé à Israël sur X la nécessité de «préserver la proportionnalité».
Combien ça coûte?
Probablement beaucoup d'argent. Le DFAE part du principe que les dépenses liées à la flottille pour Gaza s'élèvent à ce jour à environ 600 heures de travail, d'après la NZZ.
Qui doit en faire les frais?
Les coûts des prestations de la Confédération seront facturés aux personnes concernées, a fait savoir le DFAE. Quiconque décide de voyager malgré les avertissements du DFAE le fait à ses propres risques, d'après un principe énoncé par la loi sur les Suisses de l'étranger. La Confédération décline toute responsabilité si les personnes concernées négligent les recommandations ou agissent par négligence.
La Confédération avait-elle prévenu les militants?
La Direction consulaire du DFAE a adressé une lettre à l'organisation Waves of Freedom, qui soutient la flottille, le 24 septembre. «Nous tenons donc à souligner que les participants à la flottille pourraient être exposés à des risques importants pour leur vie et leur intégrité physique», a indiqué la NZZ en citant cette lettre. Ils doivent être conscients que la capacité de la Suisse à apporter une aide en cas de crise est limitée.
Le DFAE a également averti les avocats des participants et Waves of Freedom des risques et des possibilités limitées dont disposent les autorités suisses, a indiqué un porte-parole. Les militants ont ignoré ces avertissements.
Comment réagissent les militants?
Waves of Freedom critique le fait qu'on lui demande de financer le rapatriement des participants. Elle espère que les autorités suisses reviendront sur cette «décision déshonorante», a écrit l'organisation dans un communiqué de presse.
L'avocat de Rémy Pagani a insisté sur ce point: le DFAE n'a pas répondu aux attentes. Les participants à la manifestation ont risqué leur vie pour leurs convictions.
Qu'en pense la population?
L'intervention israélienne n'a pas suscité le même émoi en Suisse qu'en Italie. Cependant, des milliers de personnes sont descendues dans la rue à Lausanne et à Genève avec le slogan «Libérez la Palestine». En revanche, les manifestations à Zurich et Bâle ont été moins nombreuses.
Pourquoi cette action impacte-elle la ligne d'assistance?
La ligne d'assistance du DFAE a été submergée par des milliers de demandes, comme l'a révélé la RTS. Les appelants ont été redirigés vers un message automatisé plutôt que vers un opérateur lorsqu'il s'agissait de la flotte pour Gaza.
Selon le DFAE, plus de 25'000 e-mails ont été envoyés à la Helpline ces dernières semaines, en plus de dizaines de milliers d'autres messages envoyés à d'autres départements du département. Cette surcharge pourrait entraîner des retards dans l'assistance aux personnes en situation d'urgence.