La prison après la flottille
Enfermé par Israël, l'ex-maire de Genève «ne reçoit pas ses médicaments»

L'ex-maire de Genève Rémy Pagani, 71 ans, est en prison en Israël avec d'autres militants de la flottille pour Gaza. Son avocat s'inquiète de son état de santé et de l'accès à ses médicaments, malgré les assurances du DFAE sur la santé des détenus suisses.
Publié: 13:26 heures
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Dernière mise à jour: 13:32 heures
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Rémy Pagani a besoin d'une médication tous les trois jours. Son avocat s'inquiète qu'il n'y ait pas accès dans la prison d'Israël.
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Léo MichoudJournaliste Blick

A 71 ans, l’ex-maire de Genève Rémy Pagani est le plus vieux des militants suisses de la flottille pour Gaza. L’ancien élu de gauche radicale est toujours en détention dans la prison de Ktzi’ot – au sud, dans le désert du Néguev – avec environ 300 membres de la flottille, dont neuf autres détenteurs du passeport helvétique.

Et son état de santé pourrait poser problème. En insistant auprès du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), son avocat Sacha Camporini a obtenu des «nouvelles lapidaires», mais «inquiétantes» de son client. Et ce, même si le Département communique que tous les Suisses sont «globalement en relativement bonne santé».

Pas d’accès aux médicaments?

L’homme de loi indique à Blick que la tête de file de l’Union populaire (UP) ne fait pas partie de ceux qui font une grève de la faim – au contraire, par exemple, de l’enseignant lausannois de 39 ans Timothée Crettenand. Grève de la faim qu’il «ne recommanderait pas à un activiste de son âge».

«
Rémy Pagani n'a pas accès à ses médicaments et n’est nourri qu’une fois par jour, comme les autres détenus de la flottille
Sacha Camporini, avocat de l'ex-maire de Genève
»

En revanche, l’avocat déplore que Rémy Pagani «n’ait pas accès à ses médicaments et n’est nourri qu’une fois par jour, comme les autres détenus de la flottille». Dans un mail reçu par Sacha Camporini, le DFAE indique qu’aucun des Suisses incarcérés n’a «actuellement besoin de médicaments», mais que Rémy Pagani a «confirmé qu’il aura besoin de médicaments dans trois jours».

Son avocat explique que le septuagénaire avait pris ses médicaments avec lui sur le bateau, mais ne divulgue pas la maladie qui le touche. Ni d’ailleurs le contenu du court message adressé à sa famille par l’ancien élu. De plus, il suppose que son client n’a «vraisemblablement pas signé les faux documents d’aveu d’entrée illégale en Israël, qui lui auraient peut-être permis d’être déjà renvoyé en Suisse».

Courrier à Ignazio Cassis

Sacha Camporini s’inquiète que «quelqu’un de 71 ans, qui vient de passer un mois sur un bateau et a été arrêté par une armée qui n’en avait pas le droit, soit enfermé au milieu du désert et affamé». Et de continuer, en espérant un retour dans les prochains jours: «Il est traité par les autorités diplomatiques suisses comme si on l’avait arrêté à la frontière avec trois barrettes de shit.»

Le membre du barreau de Genève, par ailleurs engagé à l’Union populaire aux côtés de Rémy Pagani, a adressé un courrier directement au conseiller fédéral à la tête du DFAE, Ignazio Cassis (PLR/TI). L’avocat demande une prise de position politique sur cette affaire: «Notre rôle en Suisse, c’est de mobiliser le DFAE. Ensuite, c’est au Conseil fédéral de taper du poing sur la table face à Israël, qui se définit comme un Etat de droit.»

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