Au courant d'une plainte pour viol contre l'un de ses employés, l'Abbaye de Saint-Maurice ne l'a pas mis en retrait de ses fonctions le temps de l'enquête. On ne parle pas cette fois d'un responsable religieux, mais d'un musicien accusé de violences sexuelles et d'emprise par une chanteuse valaisanne, elle aussi liée à l'institution religieuse, relate «Le Temps» ce mercredi 25 juin.
Ce cas est évoqué par le groupe de travail indépendant dans son rapport historique rendu ce vendredi 20 juin. Trois ans après sa plainte déposée en janvier 2022, la chanteuse a livré son témoignage au quotidien en son nom, afin d'encourager d'autres victimes à briser le silence.
«Emprise» du musicien
Elle décrit une situation d'emprise de la part du musicien, de 10 ans son ainé – elle en a 21 à leur première rencontre. Durant leur relation de trois mois en 2021, il aurait insisté pour obtenir des relations sexuelles en la «culpabilisant». Dans plusieurs situations, son consentement n'aurait pas été respecté.
Le jugement pour contrainte et actes d’ordre sexuel sur une personne incapable de discernement ou de résistance aura lieu en octobre. Cité par «Le Temps», l'avocat du musicien – présumé innocent – parle plutôt «d'une relation amoureuse entre deux laïcs, majeurs, consentants et responsables de leurs choix».
Au vu de ce cas, le quotidien accuse le Père Abbé Jean Scarcella d'avoir sans doute menti lorsqu'il expliquait en avril au «Nouvelliste» n'avoir pas connaissance de «nouvelles plaintes pénales contre des chanoines, des proches, des employés de la congrégation ou des agents pastoraux».