Une enquête interne a été ouverte contre un gendarme vaudois suite aux événements qui secouent la police lausannoise, indique le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos. Des sanctions pourraient être prises à son encontre.
L'homme concerné travaillait à la police lausannoise au moment des faits, avant de rejoindre la police cantonale, indique le ministre en charge de la sécurité et de la jeunesse dans une interview à 24 heures. Il a appartenu au groupe de discussion WhatsApp concerné.
«Je ne connais pas son degré d’implication, s’il a eu une attitude active ou passive. Il faut d’abord comprendre le rôle qu’il a joué», a assuré le conseiller d'Etat, en précisant que le droit d'être entendu est assuré.
«Tolérance zéro»
En fonction des résultats de nos recherches et de l’enquête pénale, des sanctions pourraient être prises, ajoute-t-il. Le ministre écologiste se dit «pour la tolérance zéro face à ces actes», en soulignant que «ces agissements sont inacceptables, ils sont indignes de la fonction» et ils «nuisent à la profession».
Plus tôt dans la journée, dans la Matinale de la RTS, Vassilis Venizelos avait estimé qu'«aujourd'hui, il ne fait pas bon d'être policier dans le canton de Vaud compte tenu des différentes affaires que nous avons pu observer. Il y a une succession d'événements qui interpelle. Nous devons prendre très au sérieux cet enchaînement de séquences qui est choquant», a-t-il déclaré.
«La succession de ces événements génère énormément d'émotions. Elle suscite aussi beaucoup de demandes de réformes. Différentes réformes sont d'ailleurs déjà en cours», a-t-il dit. «Cette crise va accélérer la mise en œuvre de celles déjà engagées. Par exemple, le port de la bodycam permet de prévenir les interventions musclées: un projet est à bout touchant», a ajouté le conseiller d'Etat.
Projet de loi imminent
«Il ne peut pas y avoir de sécurité et de cohésion sociale sans confiance, et cela passe notamment par la transparence», explique-t-il.
«J'ai eu différents retours du terrain d'agents de police qui ont testé ces bodycams (...) La plupart du temps, lorsque ces mini-caméras sont enclenchées, cela permet une désescalade, de régler le problème, avant qu'il n'y ait une intervention quelconque. C'est un outil qui mérite d'être généralisé très prochainement à l'ensemble de la police cantonale», a-t-il expliqué.
Parmi d'autres mesures concrètes, il a cité le renforcement des modules de formation, une possible réforme et unification organisationnelle des actuelles dix polices cantonales et un contrôle plus efficace avec une police des polices. «Je n'ai aucun tabou» sur ce qui doit être analysé, a-t-il ajouté.
«Une minorité»
S'agissant des émeutes de dimanche et lundi soir à Lausanne, Vassilis Venizelos dit n'avoir «pas encore assez de recul pour dresser le profil des jeunes qui les ont provoquées», soulignant que ces événements sont «inacceptables». Il réfute en revanche toute comparaison avec les débordements dans les banlieues françaises. «Non, on n'en est pas encore là. La comparaison est caricaturale».
«Mais ces jeunes qui craignent la police, ça doit aussi nous interpeller (...) Nous devons travailler avec la Commission des jeunes et différents partenaires pour comprendre pourquoi ce lien de confiance avec une partie de la population est rompu».
Sur les révélations de racisme, de sexisme et d'antisémitisme au sein de la police lausannoise, Vassilis Venizelos s'est montré très clair. «C'est une minorité qui vient salir l'uniforme. Nous devons donner une réponse forte face à ces différents événements. Les personnes à l'origine des messages et images sur messagerie n'ont rien à faire dans la police», a-t-il insisté.