Procédure étendue pour assassinat
Le prévenu du féminicide à Corcelles reconnaît sa responsabilité

Le Ministère public neuchâtelois a étendu la procédure pénale à l'encontre du prévenu pour assassinat sur son épouse et ses deux filles. Dans une première audition de ce mardi 26 août, il a reconnu sa responsabilité.
Publié: 16:24 heures
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Dernière mise à jour: il y a 57 minutes
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Le triple homicide à Corcelles a ému la population.
Photo: Blaise Kormann
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Ministère public a étendu la procédure pour assassinat à l’encontre de l'auteur présumé du féminicide et du double homicide survenus à Corcelles mardi dernier. Selon les expertises, les victimes avaient déjà perdu la vie avant 17h30, bien avant l’appel à la police.

«L'auteur présumé a reconnu sa responsabilité pleine et entière», ont indiqué mardi le Ministère public et la police neuchâteloise. A la lumière des éléments médico-légaux récoltés en fin de semaine passée, le procureur a étendu la procédure pénale à l’encontre du prévenu pour assassinat sur la personne de son épouse, âgée de 47 ans, ainsi que de ses deux filles de 10 et 3 ans et demi.

Le procureur en charge de l’affaire a procédé à la première audition du prévenu mardi. Ce dernier n’a pas été en mesure d’expliquer les raisons de son passage à l’acte. «Le prévenu a également admis avoir délibérément foncé, couteau en main, contre le policier intervenu dans le logement familial», peut-on lire dans le communiqué.

Des coups de feu tirés

Cette attaque avait poussé un policier à faire usage de son arme et à tirer trois coups dans le bas du corps du prévenu, ce qui avait permis de l'interpeller. A la suite de cela, l'auteur présumé du triple homicide avait dû être hospitalisé.

Les constatations médico-légales, confirmées par les déclarations du prévenu, établissent que les victimes ont perdu la vie au plus tard à 17h30 le 19 août. Lorsque la proche de la mère de famille a alerté la police cantonale à 21h00, ces dernières étaient décédées depuis plusieurs heures déjà.

Une fois la police alertée, une patrouille s'était rendue sur les lieux, avait mené des recherches et avait pu accéder à l'appartement vers 23h30 après s'être fait ouvrir la porte par un serrurier. Les policiers avaient alors découvert avec stupeur la vision d'horreur.

«L’enquête se poursuit avec pour objectif de mieux comprendre ce qui s’est déroulé au sein de cette famille dans les jours et semaines ayant précédé ce drame. Une expertise psychiatrique du prévenu va être diligentée», ont ajouté mardi la police et le Ministère public.

Violences entre époux

La question de la prévention des féminicides avait rebondi avec ce drame. L'auteur présumé était séparé à l'état civil de son épouse depuis le 12 juin et était désormais domicilié au Locle. Des plaintes réciproques entre époux avaient été déposées entre 2020 et 2022 pour notamment des dommages à la propriété.

«Mais rien depuis 2022», avait expliqué Simon Baechler, chef de la police judiciaire neuchâteloise, lors du point-presse, à la suite du drame. La famille ne faisait pas l'objet d'un suivi policier car les situations de violence de l'époque n'avaient pas «une gradation très forte et rien ne s'était passé depuis trois ans. La police n'avait pas d'informations qu'un drame allait se produire», avait ajouté Simon Baechler. Les victimes, tout comme l'auteur présumé, âgé de 52 ans, étaient de nationalité algérienne et au bénéfice d'un permis C.

Ce féminicide et ce double homicide ont suscité une vive émotion. Mercredi soir, environ 80 personnes se sont rassemblées silencieusement devant la fontaine de la Justice à Neuchâtel pour exprimer leur tristesse et leur colère. Elles ont déposé des fleurs et des bougies sur le bord de la fontaine.

Certaines ont posé des pancartes, où l’on pouvait notamment lire «Le féminisme dérange, le patriarcat tue». Le rassemblement était intervenu à l’appel de la Grève féministe. Le collectif demande que des députés déposent une interpellation urgente au Grand Conseil pour exiger davantage de moyens de protection.

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