Un féminicide imprévisible?
Une mère et ses filles tuées à Corcelles: l'ex-mari a été sous suivi psy

Blick a appris que l’ex-mari, blessé par la police et arrêté, était pris en charge en psychiatrie lors des derniers contacts avec les autorités en 2022. Malgré des conflits conjugaux entre 2020 et 2022, le Ministère public parle d’un crime «imprévisible».
Publié: 14:40 heures
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Dernière mise à jour: 16:43 heures
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Des personnes se sont rassemblées pour une veillée en hommage aux victimes du féminicide et double infanticide à Corcelles (NE)
Photo: Keystone/Samuel Lopez
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Alessia BarbezatJournaliste Blick

Mercredi 20 août, la Suisse romande se réveille une nouvelle fois sous le choc. Deux fillettes de 10 et 3 ans et leur mère âgée de 47 ans ont été tuées à coups de couteau dans le village neuchâtelois de Corcelles-Cormondrèche dans la nuit de mardi à mercredi. L’ex-mari, grièvement blessé par des tirs de la police, a été interpellé, puis hospitalisé. Une instruction pénale a été ouverte contre lui pour meurtre et tentative de meurtre. Le couple était connu pour des conflits conjugaux survenus entre 2020 et 2022. Des plaintes réciproques avaient été déposées pour dommages à la propriété de faible gravité.

Pourquoi n’a-t-il pas fait l’objet d’un suivi plus strict? Interrogé, le procureur général Pierre Aubert souligne la difficulté à objectiver les faits dans ce type de dossiers: «Les faits signalés entre 2020 et 2022 n’ont pu être que très partiellement élucidés, puisqu’il s’agissait essentiellement de propos échangés à huis clos et que les parties ne rapportaient pas de manière concordante.» Selon lui, «il n’était pas possible de déterminer que le mari était davantage responsable de la mésentente que sa femme» et, malgré des menaces verbales, «il était objectivement impossible de prévoir une issue aussi dramatique, ce d’autant plus que l’auteur n’avait plus fait parler de lui depuis trois ans».

Suspect sous suivi psy

Elément inédit: lors des derniers contacts avec la justice, l’homme était en traitement dans un hôpital psychiatrique, ce qui «permettait de penser qu’il était encadré», précise encore le procureur général.

Quant au port du bracelet électronique, le magistrat rappelle qu’il n’est pas encore disponible dans le canton; même s’il l’avait été, «on n’aurait pas songé à lui en ordonner le port» et, à supposer qu’il l’eût été, «il en aurait été libéré depuis longtemps». Pour le Ministère public, «le crime commis dans la nuit de mardi à mercredi était totalement imprévisible». Reste à déterminer, dans les prochains jours, si d’autres sources auraient pu révéler une évolution inquiétante de l’état d’esprit du suspect.

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Vous, ou l'une de vos proches, êtes victime de violences de la part d'un partenaire ou d'un proche? Voici les ressources auxquelles vous pouvez faire appel.

En cas de situation urgente ou dangereuse, ne jamais hésiter à contacter la police au 117 et/ou l'ambulance au 144.

Pour l'aide au victimes, plusieurs structures sont à votre disposition en Suisse romande, et au niveau national.

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