En novembre 2023, le politicien lausannois Loris Socchi, conseiller communal pour le groupe Ensemble à Gauche, commet un drôle de délit dans le magasin de meubles Ikea: il dérobe des rideaux d'une valeur de 600 francs. L'élu justifie son geste en expliquant vouloir les donner aux sans-abris.
Il confie au «24heures»: «Nous avions besoin de matériel pour l'installation d'un hébergement d'urgence pour les personnes vivant dans la rue». Mais cette explication n'a pas du tout convaincu, et Loris Socchi a été condamné en juillet 2024 pour son méfait. C'est désormais la Société coopérative des commerçants lausannois (SCCL) qui monte au créneau et souhaite démettre le politicien de ses fonctions par une pétition.
Les commerçants en panique
Anne-Lise Noz, présidente de la coopérative, critique cette déclaration. Elle déclare au «24heures»: «Nous sommes d'avis qu'un élu ne doit pas s'en sortir en prétextant un acte politique». L'organisation craint que l'incident n'entraîne une augmentation des vols à l'étalage et s'appuie sur les statistiques de la police pour l'année 2024, qui montrent une augmentation annuelle de 7% de ce type de vol.
L'ordonnance pénale contre l'élu a été rendue en juillet 2024, son assermentation en tant que conseiller municipal a eu lieu en septembre de la même année. En retirant son opposition, il a finalement accepté de payer une amende de 2250 francs. Pour la SCCL, les élus doivent donner l'exemple, car ils adoptent des règles qui s'imposent à tous les citoyens, y compris les propriétaires de magasins.
La pétition de la SCCL met à l'épreuve l'intégrité du conseil municipal. Reste à voir comment les autres membres du conseil, notamment la majorité de gauche, réagiront à cette demande. En effet, le vote par appel nominal obligerait chaque membre du conseil à prendre publiquement position. Cette affaire soulève des questions sur la responsabilité politique et le traitement des délits commis par les élus.