Une voiture de luxe volée dans un garage voisin? Votre puissant deux-roues disparu? Une armurerie cambriolée près de chez vous? C’est peut-être la faute de ce «réseau criminel structuré», que la police cantonale et le Ministère public neuchâtelois annoncent comme «démantelé» ce vendredi 12 décembre. Et ce grâce à une «coopération internationale exemplaire» avec les autorités françaises.
Plusieurs larcins survenus depuis 2024 ont été imputés aux mêmes commanditaires, en premier lieu des vols de grosses cylindrées en Suisse. Ensuite, pas moins de 56 tentatives et faits avérés de cambriolages de garages de luxe ont eu lieu dans plusieurs cantons. Les voleurs interpellés, souvent mineurs, étaient des «petites mains» recrutées sur les réseaux sociaux et basées dans le pays de Gex (Ain).
Voitures, motos, armes et courses-poursuites
Le 14 juillet dernier, trois jeunes Français de 17 et 15 ans ont été arrêtés après avoir volé deux voitures Audi dans un garage de Travers (NE). Ils ont été appréhendés à la suite d’une course-poursuite, après avoir forcé un barrage policier. Plus tôt dans la soirée, une tentative similaire a eu lieu à Dombresson. Dernier mode opératoire observé, 12 cas de brigandages d’armureries ont été signalés entre juillet et octobre de cette année, dans les cantons de Vaud, du Valais et outre-Sarine.
«La procédure principale conduite en France a abouti à plusieurs interpellations coordonnées, tandis que les investigations suisses ont révélé l’ampleur du phénomène et le rôle central des commanditaires», communiquent les autorités. Ce mardi 9 décembre, des enquêteurs neuchâtelois ont assisté la police française lors d’une «opération d’envergure» dans les départements de l’Ain, de la Drôme, du Gard et de l’Hérault, qui a permis d’arrêter cinq individus, dont deux «donneurs d’ordres» faisant partie de ce «réseau hiérarchisé» transfrontalier.
Une coopération franco-suisse saluée
«Trois autres suspects, dont un donneur d’ordres et deux logisticiens, avaient déjà été interpellés et écroués en amont», précise le communiqué. Certains membres du réseau agissaient depuis des lieux de détention, d’autres depuis l’étranger. Les individus interpellés sont en pleine procédure pénale, conduite en France sous la direction d’un juge d’instruction du Tribunal judiciaire de Bourg-en-Bresse.
Europol, Eurojust et Fedpol ont apporté leur soutien aux polices régionales d’un côté et de l’autre de la frontière. La police neuchâteloise salue «une coopération internationale exemplaire». «Cette coordination a permis de mettre à mal à des activités criminelles particulièrement actives et mobiles sur l’ensemble de l’espace transfrontalier.»