Sept personnes interpellées après les émeutes
Le quartier de Prélaz à Lausanne, où est décédé dimanche matin un adolescent fuyant la police en scooter, a connu une deuxième nuit d'émeutes. Des affrontements entre les forces de l'ordre et les groupes de jeunes manifestants ont mené à sept interpellations, selon un communiqué de la Police cantonale vaudoise diffusé aux premières heures mardi matin.
«Sept personnes ont été interpellées et conduites à l’Hôtel de Police de Lausanne pour la suite de la procédure. Le Ministère Public et le Tribunal des Mineurs seront informés», peut-on lire dans le communiqué. A ce stade, le bilan policier ne fait d'état d'aucun blessé parmi ses effectifs et parmi les manifestants.
Au total, la police estime entre 150 et 200 personnes le nombre d'émeutiers ayant installé des barrages au moyen de containers et de poubelles incendiées sur la chaussée dans le quartier de Prélaz.
Source: PML/PCV
Les TL portent plainte pour dommages à la propriété
Un groupe de manifestants aurait fortement endommagé un bus TL dans le quartier des Boveresses/Praz-Séchaud, indique le communiqué de la police: «Les TL vont déposer une plainte pénale pour dommages à la propriété et les services de la ville de Lausanne ont été engagés pour évacuer les déchets et nettoyer la chaussée endommagée à la suite des différents incendies.»
Des investigations complémentaires sont menées par les enquêteurs de la police judiciaire municipale (PJM) de Lausanne afin d’identifier les auteurs d’infractions. Ces derniers seront dénoncés aux autorités compétentes.
Après cette deuxième nuit d'émeutes dans les rues lausannoises, la police et les Autorités lausannoises lancent à nouveau un appel au calme, et invitent les jeunes à «respecter la tranquillité et l’ordre public».
Source: PML/PCV
Les sapeurs-pompiers mobilisés sous protection policière
Les sapeurs-pompiers professionnels ont été engagés sous protection policière sur différents sites, afin de circonscrire une dizaine de départs de feu dans les quartiers lausannois en proie aux violences.
Des patrouilles de la Police municipale de Lausanne effectuent des passages préventifs dans les différents secteurs durant la nuit, selon les informations de la police.
Ces interventions ont nécessité l’engagement de quelque 140 policières et policiers de la Police municipale de Lausanne et gendarmes de la Police cantonale vaudoise, ainsi que des polices communales vaudoises, et de 24 sapeurs-pompiers professionnels du Service de protection et sauvetage (SPSL), avec cinq véhicules.
Source: PML/PCV
Les derniers des Mohicans jouent à chat avec la police
Le calme est revenu depuis une petite heure à Prélaz. La situation semblait maîtrisée quand l’agitation a repris côté Malley.
Des jeunes perchés sur la terrasse d’une crèche ont jeté des objets sur la police et les fourgons. Tôles, barres en fer ont volé. Les agents ont gazé.
Peu avant une heure, la police tentait de déloger cette dizaine de personnes, courant à travers le quartier dans un jeu du chat et de la souris. Mais le reste de la zone est désormais calme.
La police veut interpeller les derniers émeutiers
La police s’est frayé un passage entre les immeubles derrière l’Avenue de Morges en direction de la crèche de Prélaz.
Une dizaine de jeunes a couru en direction de la rue de Genève. La police tente de les interpeller. La police s’organise pour les coincer.
La police tente de se replier
Depuis la terrasse de la crèche, des émeutiers jettent des objets en direction des policiers antiémeute. De la tôle, des barres en fer.
La police crie au mégaphone: «Reculez!» Les émeutiers répondent: «Nique ta mere!» Le pare-brise d’un des fourgons de police est touché.
Des émeutiers détruisent une crèche et visent la police
Un feu a été allumé. Deux cageots en bois ont pris feu.
Des émeutiers ont pris le contrôle d’une crèche et jettent de la tôle sur la police!
L'agitation reprend
Du gaz de nouveau tiré côté Malley. L’agitation reprend au bout de l’Avenue de Morges, côté Malley. Des gaz lacrymogènes ont été retirés. Des personnes hurlent.
Situation maîtrisée à Prélaz
Le calme est revenu dans le quartier. Il n’y a presque plus personne. Les policiers bloquent encore la voie.
Il y a des containers renversés et des barrières de chantier cassées jusqu’à Malley. Les feux s’éteignent au milieu de la chaussée.
Le quartier a été sonné par une seconde nuit d’émeutes. Beaucoup d’habitants ne cautionnent pas ce comportement.
La situation s’est calmée à Prélaz
L’avenue de Prélaz est presque vide. Les policiers anti-émeute se tiennent au milieu du carrefour, entre les cadavres enflammés des containers. Le camion antiémeute semble s’être faufilé au chemin de Renens.
Les voitures circulent à nouveau et roulent sur des débris de verre brisé. Le camion remonte lentement l’Avenue de Morges. Il n’y a presque plus personne dans la rue.
«Marvin n’avait rien à voir avec des conneries comme ça»
Des habitants de Prélaz sur le toit du collège ont envie de rétablir la vérité: 90% des gens qui participent aux émeutes n’ont rien à voir avec le quartier ni avec Marvin.
L’un d’entre eux connaissait bien Marvin, un ami de sa petite sœur. «Ça n’était pas un voyou, il n’avait rien à voir avec des conneries comme ça. Sa famille est une très bonne famille, ils ont demandé à ce que ne rien soit fait, tout le monde a appelé au calme.»
Ils expliquent les événements depuis dimanche comme étant du fait de mineurs ou d’adultes qui fantasment sur le quartier, mais salissent son image. «Tout le monde fait des bêtises, mais le petit Marvin n’avait rien à voir avec ça. C’était le petit préféré du quartier, il rendait service. Les gens qui sont là ne le connaissent pas.»
Selon eux, le quartier est en deuil, et les vrais proches se sont recueilli. «Je n’ai reconnu aucun petit que je connais ce soir», déplore un voisin. La moitié des émeutiers ont «vraiment la haine de ce qu’il s’est passé», l’autre moitié serait composée de «suiveurs».
Selon leur analyse, l’extrême droite profite aussi beaucoup de la situation.
La tension reste vive à Lausanne. Après la nuit d’émeutes de dimanche à Prélaz, marquée par des barricades en feu, un bus des TL saccagé et des affrontements avec la police, la colère ne retombe pas. Ce lundi soir, de nouveaux tirs de feux d'artifice ont lieu dans la capitale vaudoise. La mort de Marvin, 17 ans, décédé dans la nuit de samedi à dimanche en scooter alors qu’il tentait d’échapper à la police, a mis le feu aux poudres.
Dans ce climat électrique, un nouvel appel a circulé dans la journée de lundi: une «flashmob patriote» prévue en centre-ville dans la soirée et portée par des mouvances proches de l’extrême droite romande. Présentée comme une riposte contre les «animaux du zoo de Lausanne» et les violences urbaines, elle pourrait raviver les tensions alors même que la Municipalité martèle son mot d’ordre de désescalade et de dialogue.