La proposition de démission de M. Leggeri «fait suite à une enquête diligentée contre sa gestion de l'agence par l'Olaf», l'Office européen de lutte antifraude, a souligné une source proche du dossier à Paris, confirmant des informations de presse.
«Je peux confirmer qu'il a présenté sa démission» au conseil d'administration, et ceci «ouvre la possibilité d'un nouveau début» pour Frontex, a indiqué à Berlin un porte-parole du gouvernement allemand interrogé lors d'une conférence de presse régulière.
Directeur exécutif de Frontex depuis 2015, Fabrice Leggeri a été visé par un rapport de l'Olaf qui, selon Le Point, lui reproche en substance de «ne pas avoir respecté les procédures, s'être démontré déloyal vis-à-vis de l'Union européenne et un mauvais management personnel».
Mais cette enquête intervient sur fond d'accusations régulières, notamment de la part d'ONG ces dernières années, de pratique de refoulements illégaux de migrants (dits «pushbacks") et de complaisance envers les autorités grecques, par exemple, sur des renvois brutaux vers la Turquie.
Mercredi encore, une enquête publiée par le quotidien Le Monde et Lighthouse Reports a démontré qu'entre mars 2020 et septembre 2021, Frontex a répertorié des renvois illégaux de migrants, parvenus dans les eaux grecques, comme de simples «opérations de prévention au départ, menées dans les eaux turques».
En sept ans à la tête de Frontex, qui doit surveiller les frontières extérieures de l'UE, Fabrice Leggeri a accompagné le renforcement de l'agence qui a été considérablement musclée et dont les effectifs doivent atteindre 10.000 garde-côtes et garde-frontières d'ici 2027.
sha-ys/bfa/bow