Les Etats-Unis ont mené samedi une nouvelle frappe contre un bateau de trafiquants de drogue présumés dans les Caraïbes, malgré les critiques concernant la légalité de ces opérations à l'origine d'une crise avec le Venezuela. Les trois occupants du bateau ont péri.
Cette attaque, révélée par le ministre américain de la défense Pete Hegseth, porte à au moins 65 le nombre de morts de ces frappes aériennes. Toutes ont été ordonnées par le président américain Donald Trump au nom de la lutte contre l'afflux de drogue aux Etats-Unis.
«Ce navire, comme tous les autres, était connu de nos services de renseignement pour être impliqué dans le trafic illicite de stupéfiants. Il transitait sur une route connue pour le trafic de drogue et transportait des stupéfiants», a affirmé Pete Hegseth sur le réseau social X.
http://x.com/SecWar/status/1984816590940987802
«Trois 'narcoterroristes' de sexe masculin se trouvaient à bord du navire lors de la frappe, qui a été menée dans les eaux internationales. Les trois terroristes ont été tués et aucun membre des forces américaines n'a été blessé», a-t-il ajouté.
Légalité des frappes questionnée
Il a assuré que Washington comptait «continuer à traquer [...] et tuer» les trafiquants de drogue qui seront «traités comme l'a été [le groupe islamiste terroriste] Al-Qaïda». Les Etats-Unis procèdent depuis le début septembre à des frappes aériennes dans le Pacifique et surtout dans les Caraïbes contre des bateaux qu'ils présentent comme appartenant à des trafiquants de drogue.
Avant la frappe de samedi, le gouvernement américain avait revendiqué 15 attaques ces dernières semaines, faisant selon lui 62 morts, sans apporter la preuve de liens entre ces personnes et le trafic de drogue. Des experts ont remis en question la légalité des frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.
L'ONU s'inquiète
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a appelé vendredi les Etats-Unis à cesser ces opérations. Il a notamment dénoncé des «exécutions extrajudiciaires», réclamant des enquêtes «rapides, indépendantes et transparentes».
Le président américain justifie, lui, ce déploiement au nom du conflit armé contre des gangs classés «terroristes». Donald Trump accuse notamment le président vénézuélien Nicolás Maduro de faire partie d'un cartel. Ce dernier dément et dénonce des tentatives de déstabilisation de son pouvoir par les Etats-Unis.
Ces derniers ont déployé huit navires de guerre dans les Caraïbes et des avions de chasse F-35 à Porto Rico. Un porte-avions américain, le plus gros au monde, est également en route pour la zone.