«Une abomination répugnante»
En attaquant Trump, Elon Musk révèle un grand malaise chez les républicains

Elon Musk s'en est pris violemment au mégaprojet budgétaire de Donald Trump. Des critiques qui reflètent des tensions au sein du camp républicain et qui font des heureux... chez les démocrates.
Publié: 04.06.2025 à 08:47 heures
|
Dernière mise à jour: 04.06.2025 à 12:35 heures
Partager
Écouter
Le tacle d'Elon Musk survient quatre jours après son départ de la Maison Blanche.
Photo: IMAGO/ZUMA Press Wire
LEO_FACE (1).png
Leo VonlanthenJournaliste Blick

«Une abomination répugnante.» Elon Musk a violemment critiqué, mardi 3 juin, le mégaprojet de loi budgétaire du président américain Donald Trump, seulement quatre jours après son départ du gouvernement. «Honte à ceux qui l'ont voté», a écrit l'homme le plus riche du monde dans une publication sur le réseau social X, qualifiant le texte d'«énorme, scandaleux et clientéliste».

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

«La grande et belle loi», comme Donald Trump aime à l'appeler, prévoit une augmentation du déficit budgétaire à hauteur de 600 milliards de dollars américains et un relèvement de la dette à 4000 milliards de dollars. C'est beaucoup trop pour Elon Musk, qui a passé les quatre derniers mois à chercher des moyens de réduire drastiquement les dépenses publiques pour le compte du président républicain.

Questionnée sur les critiques acerbes du milliardaire sud-africain, la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a fait mine de ne pas être surprise. «Le président sait déjà quelle est la position d'Elon Musk sur ce projet de loi, a-t-elle déclaré. C'est une grande et belle loi et il s'y tient.»

Tensions chez les républicains

Il n'empêche. C'est la première fois qu'Elon Musk emploie des termes aussi crus à l'égard de celui qui l'a porté au cœur du pouvoir central des Etats-Unis. Et ses critiques pourraient bien accentuer la pression qui pèse sur les épaules du président. Comme l'explique la BBC, la position d'Elon Musk reflète les tensions qui animent les élus républicains au sujet du texte, adopté le 22 mai à la Chambre des représentants et désormais entre les mains des sénateurs.

Rand Paul, sénateur républicain du Kentucky, a notamment fait savoir qu'il ne voterait un texte prévoyant une augmentation du plafond de la dette. «Le Parti républicain sera propriétaire de la dette une fois qu'il aura voté pour ce texte», a-t-il déclaré le week-end dernier au micro de la chaîne américaine CBS. 

De quoi susciter la colère de Donald Trump qui lui a répondu par une série de messages incendiaires postés sur son réseau Truth Social. «Rand n'a jamais d'idées utiles ou constructives. Ses idées sont folles», s'est insurgé le président. Avant de déclarer dans une autre publication que Rand Paul avait «très peu de compréhension au sujet du projet de loi».

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Musk reçoit du soutien... chez les démocrates

Du côté des soutiens à Donald Trump, on ne cache pas sa déception après les récentes prises de position d'Elon Musk. «Mon ami Elon a terriblement tort», a ainsi déclaré Mike Johnson, président républicain de la Chambre des représentants et fervent défenseur de la «grande et belle loi» présidentielle. «Je regrette profondément qu'il ait commis cette erreur.» 

L'homme le plus riche du monde a en revanche beaucoup plus convaincu dans le camp des démocrates, qui n'avaient pourtant eu de cesse de le critiquer lorsqu'il était à la tête du Département de l'Efficacité gouvernementale (DOGE). «Même Elon Musk, qui a participé à l'ensemble du processus et qui est un proche de Trump, a déclaré que le projet de loi était mauvais», a s'est notamment félicité le chef de la minorité au Sénat, Chuck Schumer. «On imagine facilement à quel point ce projet de loi est mauvais.»

Donald Trump et les élus républicains au congrès souhaitent faire adopter le texte au Sénat au plus tard le 4 juillet. Si le débat sur la «grande et belle loi» pourrait bientôt appartenir au passé, la rivalité politique naissante entre Elon Musk et son ancien allié pourrait bien durer.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la