Dans une interview accordée à «24 heures», William Von Stockalper a évoqué «un choix terrible», faisant référence à l'annulation du Vibiscum à Vevey (VD), le festival qu'il a fondé et dirigé: «La décision a été prise mercredi en fin de matinée. Pour être franc, ça faisait une semaine qu'on y songeait mais on espérait toujours sur un bond important des ventes», raconte-t-il.
Le festival espérait vendre 18'000 billets, mais il n'était alors «qu'à la moitié» de son objectif, à deux semaines du début de la manifestation: «Pour un festival comme le nôtre, la tendance actuelle est à la vente au dernier moment, mais vu les ventes, ça aurait été trop risqué de tout miser là-dessus», reconnaît son directeur.
La question des remboursements des billets a suscité beaucoup de commentaires jeudi. William Von Stockalper répète qu'il n'y aura pas de remboursement «dans l'immédiat» mais parle d'un dédommagement «sous une forme ou une autre». Et d'ajouter: «Nous planchons sur des solutions, nous ferons tout pour offrir une compensation.»
Questionné sur l'ardoise laissée par le festival, déjà déficitaire lors de son édition 2023, il répond: «Des dettes auprès de la Fondation Vibiscum Festival existent encore et ce n'est un secret pour personne.» Il indique que si «des prestataires ont des factures ouvertes, ils devront patienter un peu», sa «priorité» allant au remboursement des festivaliers.
Le groupe IAM en tête d'affiche de la première édition
Vibiscum est né à l'origine pour soutenir le club de football de la ville, le Vevey-Sports. Une première édition a eu lieu en 2022 au jardin du Rivage, avec IAM en tête d'affiche et 6000 personnes en deux soirs. Le festival a subitement changé de dimension l'an dernier en investissant la place du Marché et en attirant plusieurs grands noms, dont Orelsan et DJ Snake. En trois soirs, la manifestation avait attiré 32'000 personnes.
Son édition 2024 proposait des soirées rap (avec Hamza, Zola et Josman), rock (Shaka Ponk) et électro (Hardwell, Lost Frequencies), ainsi qu'une après-midi classique (Juan Diego Florez).
L'an dernier, plusieurs critiques avaient déjà émergé au sein du secteur musical romand sur l'ambition de ce nouveau festival, notamment sur sa façon de bousculer le marché et de négocier avec les artistes.
Interrogé par 24 heures sur une possible «folie des grandeurs», William Von Stockalper répond que «c'est facile de critiquer». Il relève que le festival a eu de grandes stars «qui nous ont fait changer de dimension. Il a fallu s'adapter à cette nouvelle dimension. On a eu une opportunité, on a décidé de la saisir», indique-t-il, sans exclure de relancer le festival en 2025.
(ATS)