UBS va-t-elle quitter la Suisse? Depuis des mois, la grande banque helvétique s’emploie à combattre le durcissement de la réglementation en matière de fonds propres voulus par le Conseil fédéral.
Parallèlement, les Etats-Unis seraient enthousiastes à l'idée d'accueillir le siège social UBS, relançant l’hypothèse d’un départ du pays. Lundi, le «Financial Times» rapportait que des «plans avancés» auraient été évoqués à Washington.
Le président du conseil d'administration d'UBS, Colm Kelleher et le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent auraient discuté à plusieurs reprises d'une délocalisation vers le pays de l'Oncle Sam. Les entretiens se seraient déroulés à huis, dans le plus grand des secrets.
Le coup de gueule de Secrio Ermotti
De quoi agacer le CEO d'UBS Sergio Ermotti, qui a décidé de réagir publiquement à ces rumeurs. Et jamais il ne l'avait avec autant de fermeté.
«UBS en tant que banque suisse, c’est le meilleur scénario – c’est ce sur quoi le président du conseil d'administration et moi travaillons. Le reste, c’est du bullshit», at-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée par la banque JPMorgan, comme le rapporte l'agence Bloomberg. Et de conclure: «Nous n’avons jamais menacé de quitter le pays. C’est absurde!»
Les rumeurs de délocalisation ont émergé dans le cadre du bras de fer qui oppose UBS au Conseil fédéral au sujet du renforcement des fonds propres. Ceux-ci devraient être renfloués à hauteur de 23 milliards de dollars supplémentaires, estime la ministre des Finances Karin Keller-Sutter. Cette exigence est liée à l'adaptation de la réglementation «too big to fail», conséquence directe de la débâcle Credit Suisse.
Que Sergio Ermotti s'exprime de la sorte. Fin septembre, lors d’une conférence de presse au siège d’UBS à Zurich, il avait déjà rejeté les rumeurs de délocalisation, tout en reconnaissant: «La pression des actionnaires existe, et l’incertitude n’aide pas à la calmer.»