Le président iranien Massoud Pezeshkian a estimé jeudi que la capitale du pays devait être transférée hors de Téhéran, en raison de la surpopulation et d'une crise de l'eau qui s'aggrave. Massoud Pezeshkian avait déjà évoqué cette piste alors que les précipitations ont atteint cette année dans la capitale leur niveau le plus bas depuis un siècle.
«La réalité est que nous n'avons pas le choix. (Ce transfert) est une nécessité. Nous ne pouvons pas surcharger cette région avec davantage de population et de constructions», a-t-il déclaré, cité par l'agence officielle Irna. «Nous pouvons développer (la capitale), mais nous ne pouvons pas résoudre son problème d'eau», a-t-il ajouté.
Début novembre, il avait même averti que, faute de pluie avant l'hiver, la capitale pourrait devoir être évacuée, sans plus de précisions. Téhéran connaît des étés secs et torrides, généralement atténués par les pluies d'automne et les chutes de neige hivernales. Mais les sommets montagneux, habituellement enneigés à cette période, restent cette année désespérément nus.
Pas de plan concret
Face aux pénuries, le gouvernement a décidé de couper périodiquement l'approvisionnement en eau pour les 10 millions d'habitants de la ville afin de contenir la consommation. L'idée d'une évacuation a suscité des critiques, notamment dans les médias locaux.
Le gouvernement a ensuite assuré que le président souhaitait seulement alerter sur la gravité de la situation, et non présenter un plan concret. La semaine dernière, les autorités ont annoncé le lancement d'opérations d'ensemencement des nuages pour tenter de provoquer des pluies.
Région de Makran évoquée
Depuis l'an dernier, Massoud Pezeshkian cite régulièrement les embouteillages, la pénurie d'eau, la mauvaise gestion des ressources et la pollution atmosphérique sévère parmi les principaux arguments en faveur d'un éventuel transfert de la capitale.
En janvier, la porte-parole du gouvernement, Fatemeh Mohajerani, avait indiqué que les autorités étudiaient un possible déplacement vers la région de Makran, une zone encore largement sous-développée sur la côte sud du pays. Aucun plan concret n'a toutefois été annoncé, et cette proposition avait déjà suscité son lot de critiques.