Son voyage en Chine a fait grincer des dents. Invité à un défilé militaire, l'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer s'est retrouvé aux côtés de chefs d'Etat dont le cœur ne bat pas au rythme de la démocratie.
Mais cela n'inquiète pas l'ancien conseiller fédéral UDC. «Je pense que c'était une bonne chose que je sois présent pour la Suisse», a-t-il déclaré dans un podcast de la «Weltwoche». Grâce à sa participation, la Suisse semble neutre aux yeux de la première puissance mondiale. La Chine est à la pointe du progrès dans de nombreux domaines. Pour Ueli Maurer, il vaut donc mieux l'avoir dans sa poche. Le Zurichois est revenu sur différentes thématiques de la politique suisse. Une sélection en cinq points:
La Chine est plus sûre
«Pour moi, la Chine est plus sûre que la Suisse, affirme-t-il. Je me sens plus en sécurité dans une grande ville chinoise que dans certaines zones de Zurich ou de Lausanne.»
L'AfD n'est pas apte à gouverner
Ueli Maurer reconnaît aujourd’hui qu’il ne referait probablement pas le message vidéo qu’il avait envoyé au parti Alternative für Deutschland (AfD). L'homme politique précise toutefois qu'il apprécie énormément la cheffe de l'AfD Alice Weidel. C'est une femme très intelligente. Il estime que la résistance contre l'AfD est une erreur, mais il doute que le parti puisse gouverner avec succès. Selon lui, il lui manque les personnes nécessaires.
L'influence de Christoph Blocher est surestimée
«Nous ne sommes jamais vraiment devenus très proches», explique Ueli Maurer. Ils n'ont toutefois pas de désaccords. «Politiquement, nous avons le même point de vue.» Mais ils viennent d'horizons différents. Alors que Christoph Blocher est un riche industriel, Ueli Maurer vient d'un milieu plus modeste. Christoph Blocher est souvent considéré comme l'homme politique le plus important de Suisse de ces dernières décennies. «On surestime l'influence de Christoph Blocher sur la base du parti», affirme Ueli Maurer. Le parti est resté soudé, même après son départ, l'UDC a donc continué à bien fonctionner.
Il ne supporte pas de regarder le journal télévisé
Ueli Maurer n'est pas ami avec la télévision suisse et il aime le faire savoir. «Je ne peux pas regarder la télévision», affirme-t-il. Plus particulièrement le journal télévisé. «Rien que le choix des sujets. C'est terrible.» Il trouve notamment les présentateurs trop vaniteux.
Le paquet européen ne fait pas l'unanimité
Selon le Zurichois, le Conseil fédéral n'a pas le courage de dire non une deuxième fois à Bruxelles. «Quand je pense à mes anciens collègues, je me demande s'ils sont vraiment convaincus par ce paquet», questionne-t-il. «Je ne peux pas non plus m'imaginer un véritable enthousiasme au sein du Conseil fédéral, vu la manière dont les discussions ont toujours été menées.»