Les coupes prévues par le Conseil d'Etat vaudois pour l'Université de Lausanne (UNIL) suscitent des craintes auprès des étudiants et du personnel de la Haute Ecole. Une pétition munie de 3603 signatures a été remise mardi à la présidence du Grand Conseil.
Le texte de la pétition exprime «une opposition ferme» aux coupes annoncées pour l'UNIL, mais aussi pour les autres secteurs touchés. Il s'agit d'une «attaque directe» contre l'Université et les prestations qu'elle offre, écrivent dans un communiqué commun la Fédération des associations d'étudiants (FAE), l'Association du corps intermédiaire et des doctorants (ACIDUL) et le syndicat SSP.
Formation accessible à toutes et tous
Les trois associations et syndicats craignent un affaiblissement de l'enseignement et de l'encadrement des étudiants ainsi qu'une hausse des taxes d'études, l'UNIL n'ayant plus les moyens de remplir les missions qui lui sont confiées. Ils redoutent aussi une suppression de postes, une détérioration des conditions de travail et une baisse de la qualité de la recherche, ces coupes cantonales s'ajoutant aux coupes fédérales.
Les signataires sont issus quasi exclusivement du corps estudiantin, intermédiaire, professoral, administratif et technique de l'UNIL, précise le communiqué. Ils défendent une formation accessible à toutes et tous, une recherche plurielle et ambitieuse et un enseignement de qualité. Ils appellent le Grand Conseil à refuser les coupes proposées par le Conseil d'Etat lors du débat budgétaire en décembre. Dans son projet de budget, le Conseil d'Etat a annoncé des mesures d'économie de 20 millions pour l'UNIL.
Pour le Département de l'enseignement et de la formation (DEF), l'évolution de la subvention de l'UNIL ne comprend toutefois pas uniquement cette économie de 20 millions, mais aussi d'autres paramètres comme l'augmentation des charges liées à l'entretien des bâtiments ou les évolutions statutaires annuelles (salaires). «La subvention cantonale 2026 à l'UNIL baisse donc en réalité de 13,9 millions (-3,8%), mais l'Université de Lausanne peut compenser en utilisant ses réserves», précise le DEF.
Dans une prise de position envoyée à Keystone-ATS, le DEF affirme aussi «hautement improbable à ce stade» de conclure que l'UNIL serait dans l'obligation, en raison de cette baisse, de «supprimer des cours, des postes ou même geler l'embauche.» Et de rappeler que la baisse de subvention cantonale «est assortie de l'autonomie d'utiliser en compensation ses fonds propres».