La séance continue malgré tout
Malgré les émotions, et le brouhaha ambiant dans la salle, le Grand Conseil a d'autres sujets à traiter. Les discussions se poursuivent, mais le budget est arrivé au bout de ses pérégrinations.
Le vote final est lancé, le budget est accepté!
Après le discours de Christelle Luisier, l'heure est au vote! Par 66 voix contre 59, avec 19 abstentions, le Grand Conseil accepte d'abords le budget, mais pas avec le nombre de voix minimal. La majorité absolue (au-moins 76 voix) est nécessaire pour une décision, étant donné que les revenus présentés dans le budget ne couvrent pas les charges.
Un note nominal est lancé: Cette fois, ce sont 94 «oui», 44 «non» et 6 abstentions, le projet de budget 2026 est accepté! L'UDC et le PLR se sont finalement entendus pour que presque tous leurs députés acceptent le budget. La gauche est restée plus divisée. Les partisans du refus (POP, EàG et la majeure partie des socialistes) n'ont pas atteint suffisamment de voix.
Le personnel de l'Etat en question
Christelle Luisier évoque les fonctionnaires vaudois. «Dans le débat d'entrée en matière, j'avais dit que nous étions ouverts au dialogue, à la discussion. Il y a eu des discussions. (...) Ce n'est pas simplement la contestation sociale qui nous a amené à enlever le décret de contribution de crise ou la question des décharges. Nous avons entendu et écouté les milieux de gauche et de droite, notamment des patrons qui nous ont dit que pour des mesures de RH, la question des salaires n'est pas la bonne.»
Les 24 millions d'économies «restent», malgré les mesures prises ce vendredi, assure la conseillère d'Etat. «On arrive à retrouver ces équilibres.»
Un budget «imparfait»
Christelle Luisier Brodard évoque la contrainte temporelle qui empêche d'arriver à un budget parfait. Elle enchaine sur le «moyen terme», soit le plan de retour à l'équilibre financier. «Cela ne se fait pas d'un coup de cuillère à pot», illustre la libérale-radicale.
«Personne n'est satisfait pleinement. Et c'est bien normal car cela fait 10 ans que nous ne nous sommes pas retrouvés dans cette situation», assène Christelle Luisier.
Les débats et le vote final diffusés en direct
Comme à leur habitude, les débats au Grand Conseil sont diffusés en direct sur ce site.
Christelle Luisier Brodard (PLR) prend la parole
Le 3e débat touche à son terme, la présidente du Conseil d'Etat s'exprime à la tribune. «Ces débats très riches ont montré la difficulté d'un exercice de ce type», estime Chirstelle Luisier, citant les situations similaires des Cantons de Fribourg et de Genève.
Fabien Deillon (UDC)
«Triste moment pour notre institution. Notre budget va être adopté dans quelques minutes, alors qu'il est mauvais, qu'il est le résultat de la peur, des retournements de veste et qu'il ne convient pas à tout le monde.»
Arnaud Bouverat (PS) entame la discussion
Arnaud Bouverat, député socialiste et secrétaire syndical à l'UNIA prend la parole: «Remplacer une décision unilatérale par une autre décision unilatérale, comme cela a été fait ces derniers jours, n'est pas une bonne base pour assurer le dialogue.»
C'est parti pour cet après-midi décisif
En présence des conseillers d'Etat Christelle Luisier, Valérie Dittli, Isabelle Moret, Vassilis Venizelos et Frédéric Borloz, le Grand Conseil en est à la «discussion générale» sur le budget, qui précède le vote final.
Après des semaines de tergiversations et de manifestations, le budget vaudois 2026 est à bout touchant! Ce mercredi 17 décembre, peu avant midi, les députés vaudois sont arrivés au bout du marathon des amendements et des décrets. Ne reste plus, pour cet après-midi, que quelques prises de parole – notamment celle de la présidente du Conseil d'Etat Christelle Luisier – avant le vote final…
Refusé ou accepté, cela pourrait se jouer à pas grand chose. En fin de matinée, les présidents des groupes politiques au Grand Conseil ont pris la parole pour résumer les débats houleux, profondément marqués par la colère exprimée dans la rue. Une manière, aussi, de clarifier – ou non – les intentions de vote.
Dissensions à droite
«Chacun a sa couleuvre à avaler», estime Nicolas Suter, chef du groupe libéral-radical (PLR) au Grand Conseil. «Le budget 2026 présente une augmentation de dépenses de 12,7 milliards, en augmentation de plus de 400 millions par rapport au budget 2025, calcule le député. On est loin d'un saccage du service public.» A la tribune, le PLR conclut en invitant «les groupes qui refuseraient le budget à prendre leurs responsabilités».
Fort de ses 50 élus, le PLR devrait peser de tout son poids sur le vote. Sans donner de consigne claire, Nicolas Suter assure simplement que «le groupe PLR va faire sa part et aura au moins la moitié de ses députés plus un pour accepter le budget».
Mais au sein de la majorité de centre-droit, la tension est à son comble au vu des déclarations de l'UDC à la tribune. «Le groupe UDC sera partagé: entre celles et ceux qui ont encore au travers de la gorge le coup de poignard de vendredi dernier, alors que d'autres feront passer les institutions pour retrouver le calme et la sérénité que l'on n'aurait jamais dû perdre», laisse ouvert Cédric Weissert, chef de file UDC.
Cet exercice budgétaire a laissé des traces. «Si la critique de l'UDC s'adresse d'abord au Conseil d'Etat, elle s'étend également aux pompiers-pyromanes qui ont oeuvré tant dans notre plénum que devant les portes de notre parlement vaudois», développe le député. En vue des élections à venir au Conseil d'Etat, l'Alliance vaudoise (UDC, PLR, Le Centre) pourrait y laisser des plumes.
Quid de l'alliance rose-verte?
D'autant plus qu'à gauche, les socialistes et la gauche radicale (POP, EàG) ont tous appelé au refus de ce budget lors du vote final. Pour le Parti socialiste et ses 31 membres, Sébastien Cala a qualifié ce débat sur le budget du «plus complexe» et du «plus disputé depuis plus de 20 ans», ou encore de «symbole de l'absence de dialogue». Le chef du groupe socialiste s'en prend principalement à la réaction du Conseil d'Etat face à la mobilisation des fonctionnaires: «Cette approche n'est pas acceptable et nous la refusons, tout comme nous refuserons, dans une très grande majorité, ce budget.»
La décision s'avère plus disputée du côté des Vert-e-s (25 députés). Lors de sa prise de parole, leur chef de file Killian Duggan assène que son groupe est «extrêmement partagé sur le vote final» et qualifie de «mauvais» le budget tel que présenté. «Mais la vraie question est: est-il supportable comme point de départ d'une culture politique du compromis renouvelée, plus prévisible, concertée et respectueuse? Les conséquences d'un refus du budget seraient mauvaises pour passablement de services à notre population (la protection de l'enfance, l'enseignement)», résume le député.
Un choix raisonnable?
Ainsi, ni la gauche ni la droite ne seront unanimes. Au centre, les Vert'libéraux (14 membres) ont assuré qu'ils valideront le budget. Et ce même s'«il manque un milliard de francs pour équilibrer le budget que nous avons sur notre table», selon Jérôme de Benedictis. Ce dernier appelant les groupes gouvernementaux à «être raisonnables au moment d'appuyer sur les boutons».
Au moment des calculs, rien n'est sûr. Mais le vote final est proche. Restons-en sur cette tirade du député UDC Fabrice Moscheni, pour qui «la rue a gagné et l'Etat a perdu»: «Ce budget 2026, je me réserve le droit de le refuser, mais je vais tout faire pour qu'il passe.» Réponse dans l'après-midi.