Divisions à droite et au PLR
Vite! Le Grand Conseil vaudois a jusqu'à demain pour valider le budget

Précipitation au Grand Conseil vaudois. D'ici mercredi minuit, on saura si le canton a un budget ou non. Mais la donne a changé avec les dernières décision du Conseil d'Etat. Les désaccords freinent la droite vaudoise, en particulier à l'interne du PLR.
Le Conseil d'Etat a revu sa copie du budget 2026, cédant deux mesures à la gauche. Mercredi à minuit, le Grand Conseil aura voté.
Photo: Keystone
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Léo MichoudJournaliste Blick

Si le budget vaudois est un marathon, c'est l'heure du sprint final. Et de gauche à droite, tout le monde joue des coudes. Le Grand Conseil (GC) vaudois n'a plus que quelques dizaines d'heures, jusqu'à ce mercredi 17 décembre à minuit, pour s'entendre sur un budget 2026.

Mais la récente décision du Conseil d'Etat de laisser tomber la contribution de crise de 0,7% et le retrait des décharges de fin de carrière – deux demandes des syndicats et des grévistes – vient de chambouler la politique vaudoise.

Au Grand Conseil, c'est la course

A la séance du Grand Conseil, ce mardi 16 décembre, c'est la course. Le président du Législatif Stéphane Montangéro (PS) enchaine les amendements, les décrets et les votes en distribuant la parole à la vitesse de l'éclair. Pour le député du Parti libéral-radical (PLR) Grégory Bovay, qui déplore «les outrages des syndicats et les mensonges», le Conseil d'Etat «a cédé à la rue».

Le libéral-radical y voit la «défaite du débat démocratique» et déplore les insultes à l'encontre des politiciens. «Comment cautionner l'utilisation à la limite du pénalement répréhensible de nos adresses e-mails et postales pour nous adresser des centaines de messages au contenu bien souvent identique, tout cela orchestré par des syndicats qui ont perdu tout sens de la raison?»

Même topo du côté de Philippe Jobin (UDC), qui, à l'idée de «valider cette nouvelle donne», répond «que nenni!» Il voit dans les décisions du Conseil d'Etat un «coup de Jarnac» envers la Commission des finances et la droite vaudoise. Mais aussi un «désaveu du travail accompli» et un «signal que le soutien de la majorité de centre-droit est considéré comme un acquis».

Pour le député UDC, la «ligne commune» de l'Alliance vaudoise sur le budget se conjugue au passé: «Le Conseil d'Etat a choisi de s'en écarter unilatéralement. Qu'il ne s'étonne pas, dès lors, que mon soutien ne soit plus automatique.» L'élu annonce qu'il continuera à «défendre un budget sérieux, une vraie vision à long terme et le respect du travail parlementaire». En affirmant que «le Conseil d'Etat cède au chantage de la gauche et perd sa crédibilité», l'UDC Vaud a annoncé qu'il refusera le budget 2026.

Le PLR au centre des débats

A gauche, le PS, le POP et Ensemble à Gauche saluent «un premier pas pour sauver le service public», «un premier succès d'étape» ou «des victoires de grève». Cette nouvelle mouture du budget 2026 ne satisfait de loin pas complètement non plus. Selon Mathilde Marendaz, «personne n'est dupe». «Vous ne casserez pas ce mouvement en offrant quelques brioches», lance-t-elle au Conseil d'Etat.

C'est donc surtout le PLR qui va jouer un rôle central dans les votes, alors même que «Le Temps» évoque d'importantes divisions à l'interne. La raison? La pression politique venue surtout de la gauche se serait, selon le quotidien, «intensifiée, jusqu’à la menace d’une rupture de collégialité». Ce qui aurait poussé Christelle Luisier à chercher un compromis pour éviter de ne tout simplement pas avoir de budget à la fin de l'année.

La volte-face du Conseil d'Etat – qui compte pas moins de trois conseillers d'Etat PLR – serait une «erreur», selon le chef du groupe libéral-radical au GC Nicolas Suter. Au-delà de sa présidente du gouvernement, que fera le parti qui compte le plus grand nombre de députés (50) au Grand Conseil? C'est la question qui se pose désormais, pour l'avenir de ce budget 2026.

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