«Un passage en force»
Les coupes dans les EMS créent le débat au Grand Conseil vaudois

Un mini-débat éclate au Grand Conseil vaudois sur les réductions budgétaires des EMS. L'opposition craint une baisse de qualité des services, mais le gouvernement assure que les prestations seront maintenues. Le dialogue se poursuit avant le grand débat budgétaire.
Publié: 13:54 heures
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La gauche est inquiète face aux coupes brévues dans les EMS.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Les coupes budgétaires touchant les EMS du canton de Vaud inquiètent la gauche du Grand Conseil. Une interpellation d'une trentaine de députés PS, Vert-e-s, Ensemble à gauche & POP (EP) et Vert'libéraux et une réponse immédiate de la conseillère d'Etat Rebecca Ruiz a suscité mardi un mini-débat avant le grand débat sur l'ensemble du budget de l'Etat prévu dès le 2 décembre.

Porteur de l'interpellation, le vert'libéral Blaise Vionnet a parlé d'"un véritable choc, même d'un électrochoc». Il a critiqué le fait que les directions des Etablissements médico-sociaux (EMS) et les Etablissements psychosociaux médicalisés (EPSM) aient été mis devant le fait accompli lors de l'annonce du budget en septembre dernier, avec 14,1 millions d'économies pour ces institutions.

Il a aussi dénoncé un «manque de dialogue et un passage en force», alors que les hôpitaux et les pôles santé avaient, eux, bénéficié d'un préavis de plusieurs mois cet été pour préparer des plans d'économie. «Ces coupes ne sont pas acceptables et l'argument d'un faible impact pour les résidents ne nous convainc pas du tout», a-t-il dit.

Le Conseil d'Etat assure, lui, que les coupes ne devraient pas affecter le personnel, mais vont impacter les frais généraux des EMS/EPSM, de l'ordre de 5% pour 2026. En pratique, cela passe notamment par une baisse de 3 frs/jour et par résident. Ces frais généraux comprennent l'énergie, l'informatique (et particulièrement la cybersécurité), les contrats d'entretien, l'alimentation et les activités sociales.

Baisse de qualité?

Les auteurs d'interpellations craignent dès lors une baisse de la qualité des prestations aux résidents (qualité des repas, qualité de la prise en charge psycho-sociale, etc). Selon eux, la gestion des institutions va également être affectée, y compris les ressources humaines, alors que les demandes administratives des familles et les exigences en cybersécurité explosent. Ils estiment encore que la sécurité des résidents sera menacée.

A droite, la PLR Florence Gross, elle-même directrice d'un EMS, a aussi dit regretter «l'annonce tardive» du gouvernement, mais sans pour autant partager la vision de M. Vionnet. «Nous devons aussi participer à l'effort collectif d'économie. Le dialogue avec le Conseil d'Etat existe et j'ai confiance en son écoute», a-t-elle affirmé.

La ministre en charge de la santé et du social Rebecca Ruiz a tenu à répondre immédiatement à cette interpellation, d'où la possibilité d'une discussion à son sujet. Elle a reconnu qu'"aucun moment n'est bon pour annoncer des coupes budgétaires, ce n'est jamais agréable et ça tombe toujours au pire mauvais moment».

Apportant des détails chiffrés et techniques, Mme Ruiz a assuré en substance que les coupes budgétaires n'impacteront pas les prestations, la prise en charge et la vie des résidents. «On ne va laisser aucune institution dans une situation intenable», a-t-elle déclaré.

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