A Genève, la droite a lancé mardi sa campagne en faveur des deux lois visant à maîtriser les charges et les engagements, qui seront en votation le 28 septembre. Avec un message: l'Etat ne peut dépenser que ce qu'il gagne.
Pour illustrer ce propos, le PLR, l'UDC, Le Centre et les Vert'libéraux ont convié les médias dans un restaurant qui propose un menu à volonté. «Quand il n'y a pas de limite, on prend trop», a commenté le président du PLR Pierre Nicollier. Et le député de rappeler que les deux lois s'appliqueront uniquement en cas de budget déficitaire, afin de protéger les prestations publiques.
Concrètement, la hausse des charges de l'Etat sera limitée à la croissance démographique, tandis que les nouveaux engagements seront bloqués, sauf dans l'enseignement pour garantir un taux d'encadrement stable. «Entre 1998 et 2024, la population genevoise a crû de 32% et les charges de l'Etat ont augmenté de 88%. Aucun autre canton ne dépense autant que nous pour la fonction publique», a-t-il dénoncé.
«Obésité morbide»
Pour le président de l'UDC Lionel Dugerdil, par ailleurs candidat à l'élection partielle au Conseil d'Etat genevois, il faut gérer l'Etat de manière responsable, comme une entreprise. «La santé financière de l'Etat est le pilier de notre indépendance», a-t-il défendu, estimant que ces loirs constituent «un très petit remède pour faire face à l'obésité morbide de l'Etat.»
Xavier Magnin, son concurrent centriste à la course à l'exécutif, a souligné qu'il s'agit de préserver les prestations publiques actuelles à long terme «sans coupes, sans hausse d'impôts et sans creuser la dette». Ces lois doivent ainsi remettre en question le fonctionnement de l'Etat afin d'affecter plus de fonctionnaires sur le terrain, par exemple à la police. «L'Etat ne manque pas de personnel», a relevé Lionel Dugerdil.
«Faire des choix»
Alors que le Conseil d'Etat et les opposants à ces lois dites «corsets» estiment que les comptes, et non le budget, reflètent la situation financière réelle du canton, la droite déplore un gaspillage. «Genève a de l'argent, mais doit veiller à son utilisation», a commenté Xavier Magnin. D'autant plus que les rentrées fiscales exceptionnelles des dernières années ne vont pas durer, a prévenu Pierre Nicollier.
«Une gestion saine et prudente des finances doit permettre de faire face aux coups durs. De plus, la capacité du canton à emprunter de l'argent à des taux favorables dépend de sa maîtrise des charges», a plaidé Aurélien Barakat, président du Parti Vert'libéral, tout en rappelant que ces lois ne concernent pas le financement d'infrastructures, mais qu'elles obligeront le Conseil d'Etat à faire des choix.