Les travaux lancés le 27 juin sur la ligne Fribourg-Berne, impliquant une interruption de deux mois, vont bon train. A mi-parcours, malgré le désagrément, les voyageurs se disent «impressionnés» par la «solidité» du concept de l'offre de substitution, selon les CFF.
Le constat est posé par Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF, à propos des travaux de grande ampleur budgétés à 90 millions de francs. «Le retour des passagers est favorable», se réjouit-il, même si l'ancienne régie fédérale ne dispose pas à ce stade de chiffres. Du côté de certains pendulaires, l'enthousiasme est moins marqué.
Le temps de trajet, Lausanne-Berne par exemple, a doublé passant d'environ une heure à deux, indique une usagère mécontente, sous couvert d'anonymat. Sans compter que le prix est plus élevé si les voyageurs passent par Bienne, grimpant de 18 à 24 francs pour un trajet simple course non-dégriffé, confie-t-elle.
Les chantiers se déroulent conformément au planning. La fermeture permet de concentrer les travaux sur huit semaines, jusqu'au 25 août. Sans quoi les restrictions auraient duré trois ans. «L'option réduit les incertitudes du matin avec les travaux de nuit quand il s'agit de rouvrir le trafic», note Jean-Philippe Schmidt.
Travail plus aisé
«L'interruption totale garantit de pouvoir mieux travailler», a rappelé le porte-parole des CFF, contacté par Keystone-ATS. L'opération de concentration de plusieurs chantiers sur une période courte constitue par ailleurs un test. Pour mémoire, le tronçon de 30 kilomètres est emprunté par 33'000 voyageurs quotidiennement.
Dans le détail, l'IC1 reliant Genève-Aéroport à St-Gall et l'IR15 entre Genève-Aéroport et Lucerne sont notamment supprimés pendant l'interruption complète du trafic ferroviaire. Un sort identique est réservé au RE2 entre Fribourg et Berne et au RE3 entre Fribourg et Guin (FR). D'autres trajets seront affectés (S1 et S2).
La ligne Fribourg-Berne est substituée pour le trafic grandes lignes par un service de bus de remplacement. Une ligne de bus directs relie ainsi toutes les 10 minutes Fribourg à la capitale fédérale, et inversement, en remplacement des trains grandes lignes IC1, IR15 et RE, avec une cadence de 15 minutes après 20h00.
«Il faut compter avec des temps de parcours plus longs, avec un supplément de 30 minutes entre Fribourg et Berne», a répété Jean-Philippe Schmidt. En plus de la ligne de bus directs pour le trafic à longue distance, quatre offres ont été mises en place en remplacement des trains régionaux supprimés.
La clientèle entre la Suisse romande et la Suisse alémanique peut voyager en empruntant la ligne du Pied du Jura, avec les trains IC5 via Neuchâtel et Bienne. De plus, travailler durant les vacances d'été permet de limiter le nombre de pendulaires affectés. Au-delà, les CFF ont prévu des mesures de souplesse commerciale.
Euro sans embûche
Engagés en partie depuis septembre, les chantiers sont entrés dans une «phase intensive», avec la modernisation totale de la gare de Schmitten (FR). Figurent aussi le réaménagement d'aiguillages en gare de Fribourg ainsi que le renouvellement de 8 kilomètres de voie et de ligne de contact entre Flamatt (FR) et Berne.
Quelque 200 ouvriers sont à l'œuvre dans un environnement sécurisé. En ce qui concerne l'Euro féminin de football, qui s'est achevé dimanche avec la victoire de l'Angleterre, les CFF affirment n'avoir enregistré aucun retour négatif. L'événement avait été pris en compte évidemment dans la planification de l’offre de substitution.