La colère de la population après la mort du jeune Marvin, 17 ans, est grande. L'adolescent est décédé dimanche dernier dans un accident de scooter lors d'une course-poursuite avec la police. Pour de nombreuses personnes à Lausanne et dans d'autres régions de Suisse, il est clair que les fonctionnaires sont responsables de sa mort.
Et la colère gronde dans les rues. Des vitres brisées, des conteneurs en flammes et des scènes, que l’on a plus l'habitude de voir à l’étranger, ont marqué les esprits. Une nouvelle manifestation contre les violences policières doit avoir lieu lundi soir. Mais les débordements n'ont pas seulement fait les gros titres en Suisse. A l'étranger aussi, ils ont été rapportés.
Un journaliste du «Daily Mail» se rend à Lausanne
Le journal britannique «Daily Mail» affirme que la Suisse a été pendant des années un «voisin pacifique de l'Europe». Mais la course-poursuite et la mort de l'adolescent auraient transformé la ville de l'Arc lémanique en une «ébullition de haine, d'émeutes et de troubles politiques».
Un journaliste s'est même rendu à Lausanne pour un reportage et s'est entretenu avec la famille du défunt, dont les parents sont originaires du Congo. Sa mère dément avec véhémence que le scooter avec lequel le jeune homme circulait ait été volé. «Mon fils n'était pas un voleur de scooter. Ce n'était pas un bandit, il n'était pas connu des services de police», déclare-t-elle au «Daily Mail». Elle se défend en outre contre l'accusation selon laquelle son fils serait issu d'une famille brisée. «Je travaille, mon mari travaille. Nous sommes intégrés en Suisse», dit-elle.
Un «champ de bataille»
Le journal allemand «Bild» évoque également Lausanne. «Dès que le soleil se couche, la petite ville pittoresque du bord du lac Léman se transforme en champ de bataille.» Le journal britannique «Sun» va même jusqu'à qualifier les rues de Lausanne de «zone de guerre», où les pierres et les cocktails Molotov volent et où la police se défend avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes.
Le média «Financial Express», basé en Inde, a fait état de la situation à Lausanne peu après les premiers débordements. Le portail d'information en ligne Visegrad24.org, connu pour ses positions conservatrices, y était cité, allant jusqu'à affirmer que «La Suisse connaît ses premières émeutes de migrants».
Problème de racisme au sein de la police
La colère contre la police est attisée par les récentes révélations d'un «problème de discrimination systématique», cite le «South China Morning Post», reprenant les propos de Grégoire Junod, syndic de la ville.
Peu après la mort du jeune homme de 17 ans, il a été révélé que des membres de la police lausannoise échangeaient des messages racistes et discriminatoires dans un groupe WhatsApp. Le gouvernement de la ville a réagi par des suspensions et a annoncé des réformes globales. Elles doivent permettre de rétablir la confiance endommagée.
Il s'agit déjà du troisième décès survenu à Lausanne en l'espace de quelques mois lors d'une intervention policière. Fin mai, un ressortissant africain de 39 ans est mort dans un poste de police à Lausanne. L'homme avait été placé en garde à vue pour suspicion d'infraction à la législation sur les stupéfiants et s'était effondré au poste.
En juillet, une jeune fille de 14 ans est également décédée. Cette dernière participait à une course de motos illégale et s'est alors enfuie lorsqu'elle a aperçu la police, dépêchés sur les lieux. Elle a alors perdu le contrôle de son véhicule et a été victime d'un accident mortel.