L’un des points les plus controversés du plan d’austérité défendu par la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter (PLR) porte sur la hausse envisagée des impôts sur les retraits de la caisse de pension et du troisième pilier.
Et voilà que sa propre formation politique contre-attaque… avec un outil numérique inédit.
Quelques clics suffisent pour écrire aux autorités
Le PLR a lancé un générateur de lettres destiné aux opposants du projet. En quelques clics, les citoyennes et citoyens peuvent créer un courrier officiel à adresser aux autorités dans le cadre de la consultation fédérale. Aucune connaissance préalable n’est requise: il suffit de sélectionner quelques arguments, et le tour est joué.
Les autorités doivent-elles se préparer à recevoir des milliers de messages identiques? Non, assure la porte-parole du PLR, Fanny Dietschi. «Nous prévoyons de soumettre toutes les réponses regroupées dans un seul document, pour éviter de saturer l’administration fédérale.»
Le parti vérifiera par ailleurs que chaque nom correspond bien à une vraie personne, et les doublons seront supprimés.
Une alliance bourgeoise contre le projet
Le président du PLR, Thierry Burkart, avait déjà promis un combat acharné contre cette réforme. En février, il déclarait à Blick: «Nous combattrons cela avec toute notre énergie, quitte à lancer un référendum.» Selon lui, cette mesure pénalise ceux qui ont travaillé dur et épargné pour leur retraite.
La réforme devrait de toute façon avoir peu de chances de passer. L'UDC et le Centre la combattent également: «Ce n’est pas une proposition sérieuse de la part du Conseil fédéral, elle vise les mauvaises personnes», déclare le chef du groupe parlementaire du Centre, Philipp Matthias Bregy, à Blick. La majorité bourgeoise au Parlement pourrait bien enterrer le projet, même sans l’aide du générateur du PLR.
Autre point de débat: le besoin réel de recettes supplémentaires pour la Confédération. En février, l’administration fédérale des finances annonçait un déficit de 80 millions de francs pour 2024 – bien en dessous du trou budgétaire de 2,6 milliards qui était prévu.
