Certains voudraient même y renoncer
Un tiers des Suisses envisagent un changement de caisse maladie

Un tiers des assurés suisses envisagent de changer de caisse-maladie pour 2026, selon un sondage de bonus.ch. Plus surprenant, 30% se disent prêts à renoncer à l'assurance maladie obligatoire face à la hausse des primes.
Publié: 11:18 heures
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En 2024, face à une hausse historique des primes de 8,7%, ils étaient 17% à changer de caisse. (Image d'illustration)
Photo: Keystone
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ATS Agence télégraphique suisse

Un tiers des assurés en Suisse envisagent de changer de caisse-maladie pour l'an prochain. Plus frappant encore, selon un sondage du site comparatif bonus.ch, 30% se déclarent prêts à renoncer purement et simplement à l'obligation d'assurance maladie. En cause: la hausse des primes.

Il y a deux ans, en 2023, 19% de la population suisse s'était tournée vers un nouveau prestataire, rappelle mardi bonus.ch. En 2024, face à une hausse historique des primes de 8,7%, ils étaient 17% à changer de caisse. Pour 2025, ce sont également 17% des assurés qui ont tourné le dos à leur assurance. Et pour 2026, bonus.ch prédit 32% de personnes la résiliant.

Ces deux dernières années, le Tessin a été le canton le plus touché par la hausse des primes-maladie avec une augmentation moyenne de 10,5 %. Aussi, le plus haut taux de changement est enregistré en Suisse italienne (21 %), tandis qu'il atteint 17% en Suisse alémanique et en Suisse romande.

Le Tessin en rupture

La Suisse italienne apparaît comme une région en rupture avec le système actuel, avec un nombre record de 66% d'assurés qui affichent l'intention d'opter pour un nouveau prestataire. La Suisse alémanique affiche la plus forte inertie face au changement, avec plus de huit personnes sur dix qui ne prévoient pas de résilier leur assurance. Enfin, 32% des Romands envisagent de se tourner vers un autre prestataire de santé pour l'année 2026.

Bonus.ch s'est intéressé à un moyen de réformer le système de santé actuel: il a demandé aux sondés s'ils seraient prêts à renoncer à l'obligation d'avoir une assurance maladie (libre choix de s'assurer ou non). Résultat: près d'un tiers des sondés ont répondu par l'affirmative. Pour son sondage, Bonus.ch a questionné plus de 4500 personnes en mai dernier.

Perte de confiance

L'autre site comparatif, Comparis, a également publié une enquête mardi. Selon lui, la confiance dans l'assurance maladie s'effrite, puisque près de 40% des Suisses perçoivent des lacunes dans la protection obligatoire malgré son extension constante. L'idée de réduire la couverture l'assurance de base et d'externaliser les prestations vers des assurances complémentaires se heurte à un refus, et ce malgré les primes élevées. C'est un dilemme, car personne ne veut renoncer à quoi que ce soit et personne ne veut payer plus cher.

Plus des trois quarts (78,8%) des personnes interrogées ont déjà souscrit au moins une assurance complémentaire. Et compte tenu des déficits perçus, 47,5 % souhaitent renforcer leur protection. La prestation complémentaire relative au confort à l'hôpital est considérée comme la plus importante. «C'est un phénomène de prospérité typique. La question n'est plus de savoir si l'on va guérir, mais dans quel confort», analyse Felix Schneuwly, expert assurance maladie chez Comparis. Les hôpitaux ont répondu à ce besoin en développant le confort hôtelier.

L'enquête représentative a été réalisée par Innofact pour le compte de comparis.ch en juin 2025 auprès d'un échantillon de 1029 adultes issus de toutes les régions de Suisse.

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