Votre caisse maladie est trop chère? Il suffit de changer. Le hic? Il n'est pas possible de procéder à un changement tant qu'il existe des factures impayées – que ce soit pour des primes, des participations aux coûts ou des intérêts moratoires. Mois après mois, les factures de primes s'accumulent et, dans le pire des cas, la spirale de l'endettement s'enclenche.
Depuis le 1er juillet 2025, les cantons peuvent intervenir en rachetant les actes de défaut de biens des caisses maladie et en devenant eux-mêmes créanciers. Une mesure qui permet aux assurés de changer librement de caisse et d'alléger ainsi leur budget.
Seulement 5% de coûts supplémentaires
De plus, les cantons n'auraient pas à supporter beaucoup de coûts supplémentaires. Ils doivent de toute façon payer aux caisses-maladie 85% de l'ensemble des factures impayées, conformément à la loi. La nouvelle réglementation stipule qu'ils peuvent prendre en charge les actes de défaut de biens des caisses à hauteur de 90% – donc seulement 5% en plus.
Quels cantons recourent à ce levier? Selon notre enquête, aucun – à l'exception du canton de Neuchâtel. Appenzell Rhodes-Extérieures, Berne, Nidwald et Thurgovie disent ne pas y recourir. Nidwald affirme intervenir en amont, avant même l’établissement d’un acte de défaut de biens. De son côté, la Thurgovie assure aider certains assurés à gérer leurs dettes.
Seuls Glaris, Lucerne, Schwytz, Soleure, Saint-Gall, Uri et Zurich ne participent pas à ce système pour le moment. L'Argovie, Bâle-Campagne, le Jura, Schaffhouse et Zoug sont encore indécis. Mais cela pourrait changer: chaque année, les cantons ont jusqu'au 1er décembre pour décider s'ils veulent ajouter les 5% l'année suivante.
Diminuer les dépenses sociales
Pascal Pfister, de Dettes Conseils Suisse, espère que les 25 autres cantons se joindront au processus. Selon lui, ce nouveau modèle devrait devenir la norme. «Les primes d’assurance maladie représentent une charge majeure pour les budgets serrés. Permettre aux assurés de bénéficier de primes plus avantageuses leur faciliterait grandement la vie», déclare-t-il.
Ce système profiterait par ailleurs à tout le monde, selon lui. Car moins d’endettement signifie aussi moins de dépenses publiques à long terme: «Moins de personnes en difficulté, c’est aussi moins de dépenses sociales à long terme pour les cantons.»
Une analyse partagée par Nora Goll, avocate au service bernois de conseil en matière d’endettement du canton de Berne: «Les personnes qui restent prisonnières du piège de l'endettement à long terme engendrent à moyen terme des coûts plus élevés en matière d'aide sociale, de réduction des primes, de procédures de recouvrement et de frais de santé consécutifs.»