La Suisse finit par connaître par cœur le majeur de Mathilde Mottet, qu'elle a brandi face au drapeau à croix blanche le 1er Août 2023, puis sur Twitch contre son chef de groupe à Monthey (VS).
Son selfie au doigt d'honneur face au drapeau national avait déclenché une tempête de réactions violentes, de courriers d'insultes et de menaces. «On va la brûler», avait notamment écrit un détracteur.
Serrer la vis
Nouveau sursaut, à Berne cette fois, rapporte «Le Matin Dimanche». Le conseiller national de l'Union démocratique du centre (UDC) Jean-Luc Addor a décidé de sévir. Il a soumis une interpellation exigeant que l'outrage au drapeau national soit puni d'une amende, voire d'emprisonnement.
Actuellement, la punition existe, mais uniquement si les couleurs sont hissées officiellement par une autorité étatique. Jean-Luc Addor veut ainsi rayer la mention «arboré par une autorité» de l'article 270 du Code pénal, qui encadre l'«atteinte aux emblèmes suisses».
Déjà rejeté en Commission
Le président de ProTell, association militant pour un droit de port d'arme à feu, veut ainsi renforcer la protection de l'emblème national. Il estime qu'en Suisse, contrairement aux États-Unis, les gens ne se gênent pas pour porter outrage aux couleurs nationales.
La Commission des affaires juridiques du Conseil national a déjà rejeté la proposition mi-avril, mais le débat se poursuivra cet été en plénum. Selon l'expert en droit pénal Patrick Hasler, interrogé par le dominical, les condamnations sur la base de l'article 270 du Code pénal sont rares, avec en moyenne un jugement tous les trois ans.