290 signalements, dont 62 graves
Presque chaque jour, un politicien suisse se fait menacer ou agresser

Les agressions ou menaces contre les politiciens suisses sont rares, mais elles existent. Selon l'Office fédéral de la police, leur nombre a récemment diminué.
Publié: 14.07.2024 à 14:07 heures
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Dernière mise à jour: 14.07.2024 à 14:20 heures
Le 1er juillet, Nils Fiechter distribuait des biscuits et des flyers à la gare de Stadelhofen à Zurich. Peu après, un cycliste l'a aspergé d'un liquide froid.
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ATS Agence télégraphique suisse

Les agressions physiques contre des politiciens suisses sont rares, mais il y en a eu par le passé. Le nombre de menaces a récemment diminué, mais l'Office fédéral de la police (Fedpol) a tout de même enregistré en moyenne presque chaque jour l'année dernière un signalement concernant une menace présumée.

L'année dernière, Fedpol a reçu 290 signalements de menaces, soit 238 de moins qu'en 2022. Au plus fort de la pandémie du coronavirus, lorsque le ressentiment envers les politiciens était particulièrement manifeste, 1215 signalements avaient été enregistrés

62 cas jugés graves

Le contenu des menaces reste préoccupant et le ton particulièrement virulent, écrit Fedpol dans son rapport annuel 2023. Dans 62 cas, l'autorité a jugé les menaces suffisamment graves pour prendre des mesures. Il s'agissait d'entretiens préventifs, de lettres de recadrage ou de dénonciations pénales.

Des thèmes polarisants en lien avec la politique en Suisse et dans le monde ont donné lieu à des discussions animées, notamment sur les réseaux sociaux, remarque Fedpol. Cela peut conduire à des réactions émotionnelles qui débouchent régulièrement sur des menaces contre des personnes à protéger de la Confédération.

App pour les parlementaires

Depuis l'automne 2022, les parlementaires et les magistrats ont la possibilité de faire un signalement via une application créée par Fedpol, qui transmet directement l'information au Service fédéral de sécurité.

Par le passé, la Suisse a aussi connu plusieurs attentats et attaques contre des politiciens. Le cas le plus tragique de l'histoire récente s'est produit en 2001 au Parlement cantonal de Zoug, lorsqu'un homme armé a fait irruption dans l'hémicycle, tuant trois membres du gouvernement et onze membres du Parlement. Il a également blessé 15 personnes, dont certaines grièvement, avant de se tuer lui-même.

Mi-septembre 2021, des citoyens en colère – principalement des opposants aux mesures prises par les autorités pour lutter contre la pandémie de coronavirus – ont tenté de prendre d'assaut le Palais fédéral. La police a fait usage de canons à eau, de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Il y a eu des blessés.

Conseiller national roué de coups

En 2019, les politiciens UDC et auteurs de la «Weltwoche» Christoph Mörgeli et Roger Köppel ont été attaqués par des extrémistes de gauche. Ces derniers ont arrosé les politiciens de boissons dans un café zurichois.

Avant le congrès de l'UDC à l'Albisgüetli le 21 janvier 2011, Hans Fehr, alors conseiller national, a été attaqué par plusieurs personnes cagoulées, jeté à terre et roué de coups de poing et de pied. Les agresseurs appartenaient vraisemblablement aux milieux autonomes de gauche.

Le 1er août 2007, un engin explosif a explosé sur le Grütli après la fête nationale. Personne n'a été blessé. La conseillère fédérale socialiste Micheline Calmy-Rey était présente à la fête. L'auteur de l'acte – apparemment un individu isolé – a été arrêté plus tard.

Conseiller fédéral victime de jets d'œufs

En 1990, lors de la venue du conseiller fédéral Kaspar Villiger à Porrentruy (JU), des autonomistes du Groupe Bélier ont crié des slogans hostiles au ministre et lancé des tomates et des œufs dans sa direction. Ils n'ont pas atteint le conseiller fédéral, mais ont touché quelques personnes qui l'entouraient.

En 1984, une bombe a explosé en pleine nuit près de la maison de Rudolf Friedrich, alors conseiller fédéral PLR. Les dégâts sont restés inférieurs à 20'000 francs et personne n'a été blessé. Fin juillet 1998, la résidence secondaire de Rudolph Friedrich à Winterthour a brûlé jusqu'aux fondations. Les enquêteurs ont conclu à un incendie criminel.

La même année, un attentat avait été perpétré contre la maison de Hedi Lang, alors conseillère d'Etat socialiste zurichoise. Elle s'en est sortie avec une grosse frayeur.

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