L'Euro 2025 s'est déroulé comme dans un rêve pour l'équipe de Suisse. Mais tout n'a pas été simple depuis le début...
3 juin 2025 - La relégation en Ligue des Nations
La Nati s'incline à Sion face à la Norvège (0-1) lors de son dernier match de groupe en Ligue des Nations, actant ainsi sa relégation en Ligue B. Sur les quatre rencontres disputées contre ses deux futurs adversaires à l’Euro, l’Islande et la Norvège, l’équipe suisse n’a récolté que deux points – deux nuls face à l’Islande (0-0 et 3-3). À un mois du coup d’envoi du tournoi, le constat est sans appel: Pia Sundhage et ses joueuses ont encore beaucoup de travail devant elles.
9 juin - Le début du camp à Thoune
Trente joueuses ont rejoint le pré-camp de Macolin. Six internationales manquent toutefois à l’appel en ce début de préparation: Lia Wälti, Sydney Schertenleib, Smilla Vallotto, Ana-Maria Crnogorcevic, Seraina Piubel et Naina Inauen sont encore retenues par leurs clubs. Ramona Bachmann, elle, est déjà présente. L’attaquante de Houston, récemment devenue maman, avait quitté les États-Unis et entretenu sa condition physique au PSG après la naissance de son fils.
12 juin - Le choc Ramona Bachmann
C’est une bien mauvaise nouvelle que Blick révèle ce matin-là: Ramona Bachmann s’est rompue le ligament croisé lors d’un entraînement avec l’équipe nationale. L’attaquante de 33 ans voit son rêve de disputer l’Euro s’envoler. Elle est déjà la deuxième joueuse suisse contrainte de renoncer au tournoi en raison d’une grave blessure au genou, après Lara Marti, touchée elle aussi au ligament croisé fin mai.
13 juin - Pia Sundhage fait le tri
À l’issue de la première semaine d’entraînement, Pia Sundhage opère une première coupe dans son effectif. En plus de Ramona Bachmann, blessée, deux autres joueuses quittent le camp: l’attaquante vaudoise de GC Noémie Potier et, plus surprenant, l’ailière valaisanne d’YB Naomi Luyet. Révélation de l’automne dernier, cette dernière a longtemps lutté contre une pubalgie. D’après les informations de Blick, elle aurait été remise à temps pour le coup d’envoi de l’Euro, mais visiblement trop tard pour entrer dans les plans de la sélectionneuse suédoise.
19 juin - La défaite 7-1 contre les M15 du FC Lucerne
À huis clos, Pia Sundhage organise un match amical contre l’équipe M15 masculine du FC Lucerne. Après avoir déjà affronté les M15 de Soleure et de Bienne – avec une victoire à la clé sur une des deux rencontres –, la Nati s’incline lourdement face aux jeunes Lucernois (1-7). Le score ne sera révélé que plusieurs jours plus tard, à la suite d’une indiscrétion publiée sur les réseaux sociaux par un joueur lucernois. Dans les jours suivants, les joueuses suisses doivent faire face à une vague de moqueries en ligne.
20 juin - Le début de la belle aventure
Grâce à un jeu de piste organisé aux quatre coins du pays, l’ASF dévoile sur trois jours les 23 joueuses retenues pour l’Euro. La première à être annoncée est Noemi Ivelj: des influenceurs découvrent son maillot à Winterthour. Blick, de son côté, révèle lui-même le nom de Julia Stierli.
22 juin - Pia Sundhage dévoile sa surprise
Au fil du week-end, la sélection suisse prend progressivement forme grâce à la chasse au trésor organisée à travers le pays. Aucun véritable coup de théâtre n’est à signaler… jusqu’à l’annonce de Leila Wandeler. L’attaquante fribourgeoise de Lyon, qui n’a encore jamais porté le maillot de l’équipe nationale, crée la surprise en figurant dans la liste. De son côté, Riola Xhemaili, longtemps incertaine, décroche l’un des derniers billets pour l’Euro. En revanche, Seraina Piubel, elle, reste sur le carreau.
23 juin - Pia Sundhage se retrouve critiquée
Les dures semaines de préparation n'ont pas été appréciées par toutes les joueuses. Comme Blick l'a rendu public, Pia Sundhage aurait poussé des joueuses en difficulté à s'entraîner malgré leurs blessures - même en violation des instructions du staff médical. Confrontée à ces accusations, l'entraîneure de l'équipe nationale parle de «rumeurs malveillantes».
25 juin - Des inquiétudes pour Lia Wälti
À une semaine du coup d’envoi de l’Euro, Lia Wälti s’entraîne encore de manière individuelle. Entre-temps, les deux genoux de la capitaine ont même été bandés. « Elle connaît son corps et évolue depuis longtemps au plus haut niveau», souligne Pia Sundhage, qui lui accorde la liberté de suivre son propre programme de préparation. Un pari payant: malgré des douleurs récurrentes durant le tournoi, la milieu de terrain de l’Emmental affiche un niveau de performance remarquable.
26 juin - Livia Peng devient numéro 1
En remportant 4-1 le dernier match de préparation contre la République tchèque, la Nati prouve qu'elle peut encore gagner après huit matches sans victoire. Ce que l'on apprend également ce soir-là à Winterthour: Livia Peng a remporté le duel des gardiennes de but contre Elvira Herzog et sera numéro 1 durant l'Euro.
30 juin - Luana Bühler doit déclarer forfait
Encore un choc pour la Nati: Luana Bühler manquera elle aussi l'Euro en raison de problèmes de genou. Pourtant, il avait longtemps semblé que la défenseure pouvait encore gagner la course contre la montre. Laia Ballesté prend sa place dans la liste des 23.
2 juillet - Le match d'ouverture à Bâle
Devant une foule record, la Nati affronte la Norvège lors du match d'ouverture à Bâle. Dès l'hymne, les joueuses sont aux prises avec leurs émotions, la capitaine Lia Wälti a les larmes aux yeux. Poussée par plus de 30'000 fans, la Nati livre l'une des meilleures mi-temps de ces dernières années. Mais après l'ouverture du score de Nadine Riesen, les Norvégiennes retournent la situation. La Suisse débute son tournoi à domicile par une défaite 1-2 et se retrouve déjà sous une forte pression.
3 juillet - Trop gentilles pour gagner?
Le duel face à la Norvège fait couler beaucoup d’encre, notamment en raison de la roublardise des Scandinaves, à la fois efficaces et passées maîtres dans l’art de gagner du temps. Si l’agacement est palpable côté suisse, il laisse aussi place à une forme de lucidité: la Nati manque encore parfois de malice et d’expérience à ce niveau.
6 juillet - La rédemption face à l'Islande
La Nati aurait pu être menacée d'une élimination après seulement deux matches en cas de défaite. Mais à Berne, les Suissesses remportent un match très disputé contre l'Islande. Géraldine Reuteler et Alayah Pilgrim, entrée en jeu, permettent à la Nati de s'imposer 2-0 en fin de match, ce qui signifie qu'un match nul face à la Finlande suffira pour atteindre les quarts.
10 juillet - Le conte de fées continue
Quatre jours plus tard, cette entreprise est sur le point d'échouer à Genève. Après un penalty provoqué par Viola Calligaris, la Nati est menée 0-1 jusqu'au temps additionnel. La défenseure racontera plus tard qu'elle avait déjà vu les gros titres négatifs. Mais cela ne se produit pas. Riola Xhemaili dévie à la 92e minute un tir de Géraldine Reuteler pour égaliser à 1-1. Le Stade de Gèneve explose. La Suisse se qualifie pour la première fois pour un quart de finale de l'Euro.
15 juillet - Le lion d'Alayah Pilgrim
C'est l'une des nombreuses histoires écrites lors de cet été magique, mais peut-être la plus bizarre. La super joker Alayah Pilgrim raconte lors d'une conférence de presse que sa mère a été élevée avec un... lion, Mauzli, qui se trouve aujourd'hui empaillé dans son salon. La drôle histoire de ce félin devient soudain virale bien au-delà des frontières suisses.
18 juillet - L'Euro, c'est fini
Une fois de plus, la Nati touche en plein cœur les fans suisses – et l’inverse est tout aussi vrai. Officiellement, 25’000 supporters prennent part à la marche rouge et blanche à travers les rues de Berne avant le choc face à l’Espagne. Un décor spectaculaire, des images qui font le tour du monde. Sur le terrain, l’équipe nationale livre une nouvelle prestation pleine d’engagement. Pendant 65 minutes, le rêve d’un miracle bernois paraît accessible. Il faudra un éclair de génie d’Aitana Bonmatí pour faire basculer la rencontre. Battue 0-2, la Nati peut malgré tout célébrer – et elle a bien raison.
19 juillet - L'avenir incertain de Pia Sundhage
La Nati fait ses adieux à ses supporters sur la Place fédérale. Sous une pluie tenace, les fans rendent une nouvelle fois hommage aux joueuses. Dominique Blanc, président sortant de l’ASF, encourage la foule à sauter, Alayah Pilgrim et Leila Wandeler esquissent quelques pas de danse, et Pia Sundhage entonne une chanson. Mais la Suédoise restera-t-elle à la tête de l’équipe nationale? «Les discussions sont ouvertes. Tout est possible», glisse Marion Daube, directrice de l’ASF.