Première avec la Nati
Noémie Potier n’a pas hésité une seconde à annuler ses vacances

Initialement réserviste, la Lausannoise de 19 ans a effectué la première semaine de préparation de l’équipe de Suisse. Elle raconte.
Publié: 10:13 heures
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Dernière mise à jour: 11:07 heures
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Noémie Potier n'a pas hésité à annuler ses vacances pour rejoindre l'équipe de Suisse A.
Photo: Getty Images

«C’est dur de trouver les mots pour exprimer ce que j'ai ressenti. Il faut le vivre.» La semaine dernière, Noémie Potier a eu le bonheur d’être convoquée pour la première fois en équipe de Suisse A. De piquet, la Lausannoise de 19 ans a été appelée pour pallier le forfait de Seraina Piubel, qui n'avait pas été libérée par son club pour le début du camp de préparation de la Nati en vue de l'Euro (2-27 juillet). «J'ai reçu un message de la sélectionneuse, pour me demander si j’étais dispo, raconte l'ailière de GC. Je n’ai pas hésité une seule seconde.»

Pourtant, après une longue saison où Grasshopper a créé la surprise en atteignant la finale de Super League après avoir éliminé Servette Chênois et Bâle - les deux principaux favoris - en play-off, l'ancienne pépite d'Yverdon Sport aurait pu prétendre à un repos bien mérité. Elle avait prévu des vacances en Italie, qu'elle a annulées sans regrets. «J’ai des priorités dans la vie.» Comme jouer avec les stars de la sélection nationale qu'elle admirait il y a peu à la télévision, notamment Ramona Bachmann et Sandrine Mauron.

«Me faire un nom en Suisse»

Logiquement stressée au moment de rejoindre le groupe, la jeune footballeuse a pu compter sur le soutien de l'autre Vaudoise de l'équipe, dont elle est une grande fan depuis qu'elle joue en juniors à Yverdon. Les deux femmes ont fait le trajet ensemble pour rejoindre Macolin, où la troupe de Pia Sundhage a passé sa première semaine de préparation. «Elle m’a même montré des photos de moi plus jeune», raconte Sandrine Mauron. «Je lui ai dit qu'il fallait profiter, que si elle avait été appelée, c'est qu'elle savait jouer au foot et qu'elle ne devait pas se gêner de montrer de quoi elle était capable, rajoute l’ancienne milieu de terrain de Servette Chênois. Cette expérience va lui donner un plus dans sa carrière.»

Son rêve est d'évoluer un jour au sein du FC Barcelone, club qu'elle admire depuis toute petite. Mais elle est bien consciente que le chemin jusqu'en Catalogne est encore long, semé d'embûches et qu'il faudra très probablement passer par des étapes intermédiaires. Lucide, la Lausannoise n'a pas l'intention de griller les étapes et désire encore attendre un peu avant d'aller découvrir le football professionnel à l'étranger. «Je veux d’abord me faire un nom dans le championnat de Suisse.» Une jeune joueuse comme elle a besoin d’avoir du temps de jeu pour s’épanouir et se développer footballistiquement.

De la danse classique aux terrains de foot

Celle que l'on surnomme «Nono» a commencé le foot à l'âge de huit ans. Venant d'une famille de footballeurs, elle passait souvent ses week-ends au bord des terrains. «Mon frère jouait au goal, donc j'allais derrière les cages et je jouais avec le ballon, je faisais des petits jongles.» Un beau jour, une de ses amies lui a demandé pourquoi elle n'était pas inscrite dans un club. «Je me suis dit, 'oui, c'est vrai, c'est ce que je veux faire'.» Malgré les réticences de sa maman pour qui le foot «ce n’était pas vraiment un sport pour les filles», elle arrête la danse classique pour caresser le cuir dans une équipe mixte à Malley. Les remarques désobligeantes du genre «ah on joue contre eux, ils ont une fille dans l’équipe, on va gagner», ne l’ont pas arrêtées, bien au contraire.

Après le club lausannois, l'attaquante rejoint le Nord vaudois pour faire ses classes avec Yverdon, disputant ses premières minutes en Women's Super League à l'âge de 15 ans. «Elle est largement au-dessus. C’est un des plus grands talents que j’aie vus, garçons et filles confondus. C’est exceptionnel», témoignait son entraîneur de l'époque Frédéric Davoli dans «La Région». Alors qu'elle n'est pas encore majeure, Noémie Potier quitte le domicile familial et la Suisse romande pour prendre son envol avec les Sauterelles.

En parallèle, elle porte le maillot de l'équipe de Suisse en M16, M17 et M19. Le groupe de Pia Sundhage compte passablement de jeunes joueuses, facilitant son intégration. «En sélections juniors, j'ai joué avec Naomi Luyet, Noemi Ivelj, Lia Kamber, Iman Beney, Leila Wandeler et Leela Egli, raconte «Nono». C’était cool de se retrouver. Car, plus jeunes, on se disait qu’on espérait pouvoir porter le maillot de l’équipe de Suisse A.» Ce vœu commence à s’exaucer, même si elle ne figure pas dans la liste finale des 23.

Le message de Sundhage

Seraina Piubel ayant pu faire son retour pour la deuxième semaine de préparation, Noémie Potier a retrouvé son statut de réserviste. «J’en retire beaucoup de points positifs, mais, évidemment, il y a aussi un peu de déception car j’espérais pouvoir revenir en deuxième semaine.» Pia Sundhage lui a toutefois écrit ce week-end pour la féliciter de son implication et pour la remercier de s'être libérée. Cette première sous les drapeaux ne sera certainement pas la dernière.

«Maintenant, je sais sur quoi je dois me focaliser. Je dois travailler mon endurance, afin de pouvoir exploiter mes points forts sur toute la durée d’un entraînement ou d’un match.» Celle qui étudie dans le domaine du marketing connaît ses qualités: intelligence de jeu, rapidité d’exécution, habileté en un contre un, force mentale. «C’est aussi une personne très positive, souligne Noemi Ivelj, qui jouait avec à GC. C’est très difficile quand tu es là pour la première fois, il faut s’adapter. C’était la préparation, avec beaucoup d’intensité. Mais je trouve qu’elle s’en est bien sortie.»

Noémie Potier est une femme déterminée, qui sait où elle veut aller. «Quand j’étais petite, mon père m’avait demandé si je voulais jouer une fois pour l’équipe de Suisse. Un peu naïvement, j’avais répondu 'oui'». Un rêve de gamine qui, à force de travail et de persévérance, se rapproche de plus en plus.

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