«J’ai directement appelé mes parents pour partager ma joie.» Leila Wandeler a été «très surprise» et «très heureuse» vendredi lorsque Pia Sundhage lui a annoncé qu’elle était sélectionnée pour l’Euro (2-27 juillet). Son insouciance, ses qualités techniques et sa bonne humeur ont convaincu l’expérimentée suédoise de faire de la Fribourgeoise de 19 ans la surprise de la cheffe.
Elle n’avait rien à perdre, elle a tout gagné. «Dès le début de la préparation, je me suis dit que j’allais me donner à fond et rester positive sur le terrain, tous les jours», a raconté mardi la joueuse de l’Olympique lyonnais en conférence de presse. Un état d’esprit qui a permis à la jeune attaquante de compenser son manque d’expérience - aucune sélection en équipe A - par rapport aux autres candidates à une place dans la fameuse liste des 23. «Elle s’est comportée en vraie joueuse de foot. On l’a mise devant et comme latérale, elle a très bien répondu», a justifié la sélectionneuse nationale.
Une période très compliquée
Gênée par plusieurs blessures ces trois dernières années, la Lyonne revient de loin: «Je ne m’étais jamais imaginée pouvoir disputer cet Euro.» Mais elle n’a jamais rien lâché. Convoquée une première fois avec la Nati l’été dernier, elle avait dû rapidement quitter le groupe en raison de blessures à la hanche et au pied. «Durant sept mois, je n’ai pas pu jouer au foot. Cela a été très compliqué pour moi.» Revenue au jeu cet hiver avec la réserve lyonnaise, puis avec les M19 helvétiques - avec un doublé en 45’ - la Fribourgeoise a finalement inscrit son premier but en D1 contre Nantes, pour son seul match disputé cette saison avec les octuples championnes d’Europe.
Leila Wandeler ne sait pas encore ce qui l’attend pour l’Euro, si elle aura du temps de jeu ou pas. Peu importe, elle ne compte pas changer sa philosophie. «Chaque jour, je vais tout donner et faire de mon mieux. Comme lors de la préparation. Je vais toujours essayer de donner une impulsion positive.» Certaines joueuses se sont plaintes du fait que les deux premières semaines de camp étaient physiquement trop chargées? «C’est vrai, nous nous sommes entraînées de manière très intensive, mais de mon côté, cela a été. Et on doit être en forme pour être le tournoi.» Une manière de voir le verre à moitié plein.
Fera-t-elle la paire avec la jeune pépite du Barça Sydney Schertenleib? Pour avoir évolué ensemble dans les sélections juniors helvétiques, les deux jeunes femmes se connaissent bien. «J’aime beaucoup jouer avec, déclare la Zurichoise de 18 ans. Quand on lui fait une passe, on sait qu’elle peut garder la balle et qu’elle ne va pas la perdre.» Il y a deux ans, elles avaient, en compagnie de Noemi Ivelj et Iman Beney notamment, atteint le dernier carré de l’Euro M17. Une génération dorée qui ne demande qu’à briller cet été.
«Une très belle personne»
Les principales qualités footballistiques de l’attaquante fribourgeoise? «Elle est calme avec le ballon, sûre de son jeu, explique Noémie Potier. Elle aime affronter, aller de l’avant. Elle se montre très spontanée dans sa manière de dribbler», ajoute la Lausannoise, qui était présente lors de la première semaine de préparation de la Nati. Les deux sont amies depuis qu’elles ont rejoint le centre de formation de Bienne il y a cinq ans. «Elle est juste incroyable, toujours de bonne humeur, témoigne l’ailière de GC. C’est vraiment une très belle personne. Elle amène beaucoup d’énergie positive.»
Il n’y a pas qu’avec le ballon que Leila Wandeler sait s’exprimer et envoyer des good vibes. Fan de musique et de piano, elle a pris sa table de mix dans ses bagages. Elle compose notamment ses propres instrus. De quoi proposer à Pia Sundhage, réputée pour chanter régulièrement, de faire un duo? «Pour l’instant je vais déjà me concentrer sur le terrain, rigole la Fribourgeoise. Peut-être que si l’on devient plus proche un jour…» La jeune Lyonne aime plaisanter et transpire la joie de vivre. Il en faudra pour chasser les nuages qui se sont installés au-dessus de la Nati ces derniers mois.