Avant le scénario improbable qui a vu la Suisse composter son billet pour les quarts de finale au bout du suspense face à la Finlande (1-1), l'Espagne était sereine. La Roja s'était qualifié sans problème pour la suite de la compétition après deux victoires probantes face au Portugal (5-0) et la Belgique (6-2).
L'avant-veille du match face à l'Italie, Blick avait pu s'entretenir avec Adriana Nanclares, la gardienne titulaire (surprise) de la sélection ibérique. Et l'idée d'affronter la Suisse au tour suivant faisait envie à la portière de Bilbao. «On serait très excitées à cette idée, avait-elle lâché. On voit que tout le pays est derrière cette équipe et l'atmosphère serait folle.» Le souhait de la gardienne va se réaliser ce vendredi soir au Wankdorf. Car pour elle, jouer dans un stade plein mais acquis à la cause adverse était plus important que d'évoluer devant des gradins vides.
«Oublier les tribunes»
Depuis et dans la douleur pour la Nati, cette affiche a été officialisée. Et toutes les Espagnoles se réjouissent de disputer une rencontre face au pays hôte. «C'est magnifique et ce sera spécial, promet Jana Fernández. C'est beau de voir les gens soutenir leur équipe, mais aussi les autres nations. Ça nous donne un surplus de motivation.»
De la motivation, certes, mais potentiellement un peu de difficulté supplémentaire. «Jouer face à l'équipe hôte n'est jamais facile et cela peut aider la Suisse, surtout au niveau émotionnel, souligne la joueuse du FC Barcelone. Dans les moments difficiles, le public sera là pour soutenir nos adversaires.»
Y a-t-il un remède à cela? «On doit rester calmes, nous concentrer sur notre jeu et oublier les tribunes», appuie María Méndez. La défenseure du Real Madrid explique que la Roja se prépare depuis le début de semaine à affronter la Nati – «On a les idées très claires et on y va pour les battre».
Une fête à venir
Dans les rangs espagnols, on sait toutefois aussi voir cet affrontement comme une fête. «Honnêtement, je suis super fière de voir toutes ces personnes assister à des rencontres de football féminin», appuie Jana Fernández.
Même son de cloche du côté de sa rivale en championnat María Méndez: «Je crois qu'il y a beaucoup de joie dans cet Euro, pas seulement pour les gens qui vont au stade mais aussi dans la rue. On voit beaucoup de supporters chanter et encourager. Ça nous donne de la visibilité et ça nous fait grandir et c'est très important pour le développement du football féminin.» Et nul doute que vendredi 18 juillet sera historique pour la Suisse.