C’est une phrase anodine sur le site de la Fondation de l’Aide sportive suisse, mais pour le jeune gymnaste artistique Ben Schumacher (17 ans), elle signifie beaucoup: «Hermann Bader a accepté le parrainage». Derrière cette simple ligne, un monde s’ouvre. Depuis 55 ans, l’Aide sportive suisse soutient les talents du pays grâce à un système de parrainages devenu un pilier du sport helvétique.
Pour 2500 francs, chacun peut devenir parrain ou marraine d’un jeune athlète. Un soutien financier précieux, mais pas seulement. Comme le résume Schumacher: «Bien sûr, c’est une grande joie d’être aidé financièrement. Mais ce qui m’a surtout touché, c’est de voir que quelqu’un d’extérieur s’intéressait à moi».
À ses côtés, Hermann Bader (85 ans) acquiesce. Blick rencontre ce duo improbable dans le centre de gymnastique d’Argovie à Lenzbourg. Malgré son âge, Bader reste une figure importante de l’économie suisse. Ancien patron de l’entreprise alimentaire Traitafina, il continue d’entretenir un lien fort avec le sport.
Un mécène fidèle depuis des décennies
Sportif lui-même — il consacre encore une heure par jour à l’exercice —, l'entrepreneur d'affaires explique que cette discipline «garde aussi l’esprit alerte». Avec son entreprise, il soutient depuis longtemps le sport de haut niveau, notamment le FC Bâle. Mais il insiste: ce sont les petits projets qui lui tiennent le plus à cœur. «J’ai toujours voulu aider les jeunes qui en ont besoin», dit-il simplement.
Tout a commencé avec une certaine Daniela Ryf (38 ans), aujourd’hui star mondiale du triathlon. «Au début, je soutenais surtout des sports marginaux, raconte Bader. Le triathlon en faisait partie à l’époque, tout comme le tennis de table. Mon plus long parrainage a d’ailleurs été avec Pedro Osiro, joueur de l’équipe nationale de tennis de table.»
Grâce à son soutien à Florian Langenegger (22 ans), il a découvert la gymnastique artistique. Lorsque ce dernier est passé chez les élites, son parrainage s’est naturellement achevé. C’est alors Ben Schumacher qui a pris la relève. Bader, infatigable, n’offre pas que son argent: il donne aussi de son temps. À plusieurs reprises, il a invité la famille Schumacher dans sa loge au Joggeli, le stade du FC Bâle, pour suivre un match ensemble.
L'Argovien multiplie les bons résultats
Sur son téléphone, Ben montre ses échanges WhatsApp avec son parrain. «On se donne souvent des nouvelles, je lui envoie mes résultats», sourit-il. Le jeune Argovien, qui rêve de participer aux Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles, sait déjà qu’en cas de qualification, Bader fera le déplacement. «J’ai fait pareil pour Daniela Ryf, à Pékin en 2008 et à Londres en 2012», précise le mécène.
La Fondation de l’Aide sportive suisse accompagne les athlètes sur la voie de l’élite mondiale. Particulièrement engagée auprès de la relève et des disciplines moins médiatisées, elle soutient les jeunes talents et leurs familles face aux défis financiers d’une carrière dans le sport de haut niveau.
Chaque année, 9,4 millions de francs sont distribués à plus de 1000 espoirs du sport suisse, sous forme de bourses individuelles, de parrainages ou de distinctions. Ces soutiens profitent à des athlètes issus de plus de 80 disciplines différentes.
Lors du gala annuel organisé à Dübendorf, quelque 600 invités étaient présents, dont plus de 80 grands noms du sport suisse, parmi lesquels des champions d’Europe, du monde et des médaillés olympiques.
Grâce à la vente de médailles en chocolat, à des enchères caritatives et à divers dons, la soirée a permis de récolter 510'000 francs, une somme qui viendra renforcer le fonds destiné à la promotion des jeunes athlètes suisses.
La Fondation de l’Aide sportive suisse accompagne les athlètes sur la voie de l’élite mondiale. Particulièrement engagée auprès de la relève et des disciplines moins médiatisées, elle soutient les jeunes talents et leurs familles face aux défis financiers d’une carrière dans le sport de haut niveau.
Chaque année, 9,4 millions de francs sont distribués à plus de 1000 espoirs du sport suisse, sous forme de bourses individuelles, de parrainages ou de distinctions. Ces soutiens profitent à des athlètes issus de plus de 80 disciplines différentes.
Lors du gala annuel organisé à Dübendorf, quelque 600 invités étaient présents, dont plus de 80 grands noms du sport suisse, parmi lesquels des champions d’Europe, du monde et des médaillés olympiques.
Grâce à la vente de médailles en chocolat, à des enchères caritatives et à divers dons, la soirée a permis de récolter 510'000 francs, une somme qui viendra renforcer le fonds destiné à la promotion des jeunes athlètes suisses.
En attendant, le «Schumi» de la gymnastique multiplie les succès. Cet été, au Festival olympique de la jeunesse européenne (FOJE), il a décroché l’or au cheval d’arçons, l’argent aux barres parallèles et une 5e place en équipe mixte avec sa sœur Lia (15 ans). De quoi réjouir Bader, qui plaisante: «Ça m’a coûté cher, nous avons un système de primes!»
Des primes à la performance
Ce barème est clair: 150 francs pour une victoire, 100 pour une deuxième place, et ainsi de suite. Une motivation supplémentaire pour le jeune athlète, dont la famille investit déjà entre 15'000 et 20'000 francs par an pour sa carrière, entre les frais d’assurance, les cotisations, les stages et les déplacements.
Avec une sœur gymnaste et un frère athlète, les Schumacher savent ce que «sacrifices» veut dire. Mais grâce à l’Aide sportive et à l’engagement de mécènes comme Bader, la passion reste plus forte que la facture.