Le retour triomphal sur les rings d’Imane Khelif, auréolée de son titre olympique conquis à Paris cet été, devra attendre. La boxeuse algérienne ne participera pas à la prestigieuse Box Cup d’Eindhoven. En cause: l'absence, à la date limite d’inscription, des résultats de son test génétique de genre, exigé par la nouvelle Fédération mondiale de boxe (World Boxing).
L’organisateur du tournoi néerlandais se dédouane. «La décision d’exclure Imane ne nous appartient pas. Nous la regrettons», a déclaré Dirk Renders, responsable médias du tournoi, à l’Associated Press. Le maire d’Eindhoven, Jeroen Dijsselbloem, est allé plus loin: dans une lettre adressée aux instances nationales et internationales de la boxe, il critique vertement l'application de ces règlements. «Tous les athlètes sont les bienvenus à Eindhoven. Exclure des sportifs sur la base de tests de genre controversés créera inévitablement de nouveaux problèmes.»
Le CIO à l’origine du virage
Il y a une semaine, World Boxing – la nouvelle autorité reconnue par le Comité international olympique (CIO) – a instauré un test de genre obligatoire pour tous les boxeurs adultes. Imane Khelif, comme les autres, doit s’y plier. En attendant, elle ne peut plus monter sur un ring international. Un communiqué publié par son entourage a confirmé que la procédure était en cours.
Imane Khelif, 25 ans, est devenue une icône en Algérie après sa victoire en finale des 66 kg aux Jeux de Paris, battant la Chinoise Yang Liu par décision unanime. Mais son triomphe n’a pas fait taire les critiques: avant les JO, elle avait été exclue des Mondiaux par l’ancienne instance, l’IBA, en raison déjà d’un test de genre jugé non conforme.
Une autre boxeuse couronnée à Paris, la Taïwanaise Yu Ting Lin (57 kg), avait connu la même mésaventure. Là aussi, des doutes avaient été émis sur son admissibilité selon les règles de genre imposées.