Il l'accuse de «coup d'Etat»
Pourquoi Trump est obsédé par Obama (et rêve de le détruire)

L'actuel président des Etats-Unis n'a jamais supporté son prédécesseur. Lequel a toujours affirmé que, s'il avait pu se représenter en 2016, il aurait battu «le Donald» à plate couture.
Publié: 23.07.2025 à 19:26 heures
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Dernière mise à jour: 23.07.2025 à 19:58 heures
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Le 44e président des Etats-Unis est depuis longtemps la bête noire de celui qui lui succéda en 2016: Donald Trump.
Photo: keystone-sda.ch
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Richard WerlyJournaliste Blick

Cette vidéo pourrait laisser penser le contraire. Le 9 janvier 2025, Donald Trump et Barack Obama sont assis côte à côte, sur les chaises du premier rang, dans la cathédrale de Washington remplie de personnalités américaines et étrangères. Les deux hommes devisent quelques minutes, dans l’attente du cercueil de Jimmy Carter, leur prédécesseur tout juste décédé. Le ton de la conversation semble cordial. Trois jours plus tôt, Trump a été de nouveau investi président des Etats-Unis. La paix paraît donc conclue entre lui et Obama? Grave erreur…

Ce que pense Donald Trump de Barack Hussein Obama – il aime citer le second prénom de celui-ci, donné par sa mère qui fut anthropologue en Indonésie – est en réalité tout entier contenu dans les accusations portées contre ce dernier par Tulsi Gabbard, la très controversée coordinatrice nationale du renseignement

Pour cette ancienne élue démocrate d’Hawaï entre 2013 et 2021, les affirmations sur les ingérences russes dans l’élection présidentielle de 2016 ont été fabriquées. Poutine et les siens ne sont donc pas coupables. Le responsable de cette «conspiration traîtresse» n’est autre que Barack Obama. L’ancien locataire de la Maison Blanche se serait ainsi rendu coupable d’une tentative de coup d’Etat, discréditant Trump pour l’empêcher d’accéder au pouvoir. Ce qui n’a pas marché, puisqu’il fut élu (de justesse, et en perdant le vote populaire) face à Hillary Clinton.

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Des accusations guère prises au sérieux

Est-ce crédible? La justice américaine le dira, même si pour l’heure, rares sont ceux qui croient au bien-fondé de ces accusations. Il est certain, en revanche, que les attaques de Tulsi Gabbard n’ont pas été formulées par hasard. Elles permettent de réveiller la colère de l’électorat MAGA envers l’ex-chef de l’Etat, au moment où Trump recule sur sa promesse de divulguer tous les documents judiciaires de l’affaire Epstein.

En clair: tout concorde pour penser qu’il s’agit d’un contre-feu. Une riposte faite pour donner aux réseaux sociaux conspirationnistes et complotistes d’autres grains à moudre. Oublié, Jeffrey Epstein et son réseau de très jeunes femmes livrées à d’influents politiciens de tous bords dans les années 1990 et 2000. Feu sur Obama, ce président dont Donald Trump a longtemps refusé de reconnaître qu’il était bien né aux Etats-Unis, le 4 août 1961 à Honolulu, à Hawaï.

Attaque au vitriol

Cette attaque au vitriol contre l’ancien président démocrate est en revanche du pur Trump. Car l’ancien promoteur immobilier new-yorkais n’a jamais supporté la concurrence de l’ex-sénateur de l’Illinois, élu président à 48 ans. Trop doué. Trop bon orateur. Trop intellectuel. Trop arrogant, puisqu’il n’a cessé de répéter qu’il aurait battu Trump s’il avait pu se représenter en 2016. Et surtout, bien trop populaire dans le monde, au point d’avoir obtenu en 2009 le Prix Nobel de la paix, moins d’un an après son investiture. Ce «Nobel» qui obsède Trump, persuadé qu’il le mérite plus que quiconque pour ses efforts de paix.

Obama ou l’anti Trump? Un autre événement est resté dans les annales comme la preuve de leur détestation mutuelle. Le 2 mai 2011, Barack Obama prend la parole au traditionnel dîner des correspondants de la Maison Blanche. Sa cible? Donald Trump, présent au milieu des journalistes et des célébrités.

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Trump le complotiste

Après avoir rappelé le goût du promoteur new-yorkais pour les théories du complot (depuis la remise en cause de la conquête de la lune aux élucubrations sur les extraterrestres de Roswell), Obama montre à l’écran la façade de la résidence présidentielle siglée Trump, comme un vulgaire immeuble à vendre. La salle éclate de rire. Donald Trump est le dos au mur. Son entourage dira plus tard que le fait d’avoir été ainsi moqué fut l’ultime déclic dans sa future décision de briguer les suffrages des électeurs Américains.

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