La méthode reste la même: le rapport de force assorti d’un ultimatum, cette fois de 50 jours. Mais la pression américaine ne s’exerce plus dans la même direction. Pour la première fois ce lundi 14 juillet, Donald Trump a promis une guerre longue et coûteuse à Vladimir Poutine si celui-ci ne vient pas à la table de négociations. Y compris sur le plan économique. Voici les 5 tournants du jour pris par la Maison Blanche.
Poutine est l’adversaire
Le président russe n’est plus cet interlocuteur que Donald Trump brûle de rencontrer. Aujourd’hui, le locataire de la Maison Blanche se dit «déçu» par Vladimir Poutine dont il a dénoncé plusieurs fois les attaques sur des cibles civiles et des villes ukrainiennes.
Mieux: Trump met Poutine dos au mur, avec un ultimatum de 50 jours et la promesse, si rien n’intervient d’ici là, de droits de douane à 100% sur tous les pays qui contournent les sanctions contre la Russie, en lui achetant par exemple ses hydrocarbures. Ce tournant-là est il définitif? Bien sûr que non. Mais le virage est pris.
L’OTAN est son bras armé
Le fait que Donald Trump ait annoncé la reprise et l’accroissement de l’aide militaire à Kiev en présence du secrétaire général de l’OTAN est très symbolique. L’Alliance atlantique se rapproche désormais d’une participation active au conflit, ce qu’elle évitait jusque-là, et en plus à la demande des Etats-Unis.
Les armes «haut de gamme» dont l’Ukraine a grandement besoin (missiles Patriot de défense antiaérienne, missiles longue portée) seront donc vendues aux pays de l’alliance, qui les transmettront ensuite à Kiev. Une bonne affaire pour Washington, mais aussi la preuve que Trump considère l’OTAN utile.
Les Européens impliqués
Pas un mot n’a été prononcé, à la Maison Blanche, sur la force européenne de «réassurance» destinée à garantir un futur cessez-le-feu, alors qu’Emmanuel Macron a affirmé le 13 juillet qu’elle dispose déjà d’un état-major à Paris, et qu’elle est soutenue par une «coalition des volontaires» de trente pays.
Pour l’heure, la participation européenne est celle que Trump préfère: via le carnet de chèques qui paiera les «divers équipements militaires très sophistiqués» mis à disposition par les Etats-Unis. Reste un fait: payer, c’est participer et être associé.
Les sanctions au programme
Donald Trump avait, jusque-là, refusé d’entrer en matière. Sa tactique envers la Russie de Poutine était celle de la carotte. Il promettait à Poutine des investissements et une prospérité garantie pour son pays si un accord de paix était trouvé pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Le mot le plus important, ici, est «droits de douane secondaires». Tous les partenaires commerciaux de la Russie, y compris la Turquie qui est membre de l’OTAN, se retrouvent visés. L’objectif n’est pas de sanctionner ces pays, mais d’établir un embargo commercial qui isole Poutine.
Zelensky est conforté
Un couplet a disparu dans les annonces de Trump: le couplet rituel anti-Zelensky. Bien sûr, l’embuscade du 28 février dans le Bureau ovale, lorsque Trump avait affirmé au président ukrainien «de ne pas avoir les cartes en main», lui intimant l’ordre d’obéir, reste en arrière-plan.
Mais entre Kiev et Washington, la donne est désormais claire: l’accord sur les terres rares ukrainiennes a été signé le 2 mai. Le Général Kellogg, émissaire de Trump, était à Kiev ces jours-ci. Les deux anciennes vedettes de la TV que sont Trump et Zelensky se retrouvent maintenant sur le même plateau, avec un même scénario.