Alliés renforcés, Trump irrité
Poutine vient de perdre très gros au sommet de l'OTAN

L'Alliance atlantique entend bien résister de toutes ses forces à la Russie de Vladimir Poutine. Mieux: l'OTAN vient de réaffirmer, lors de son sommet à La Haye, son soutien à l'Ukraine. Et si le Kremlin venait de subir sa plus lourde défaite?
Publié: 16:41 heures
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Dernière mise à jour: 16:49 heures
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Mark Rutte est le secrétaire général néerlandais de l'OTAN.
Photo: keystone-sda.ch
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Richard WerlyJournaliste Blick

Une défaite. Ni plus ni moins. Vladimir Poutine sort, sur le papier, comme le grand perdant du sommet de l’OTAN qui s’est tenu à La Haye (Pays-Bas) ce mercredi 25 juin. Perdant pourquoi? Parce que les 32 pays membres de l’Alliance sont ressortis unis et tous d’accord pour renforcer leur défense à l’issue de cette rencontre. Et parce que Donald Trump, à en croire le secrétaire général de l’OTAN, a réaffirmé le plein soutien des Etats-Unis au fameux article 5 de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord. Un article qui stipule qu’une attaque sur l’un des membres de l’Alliance est une attaque contre tous, entraînant une immédiate riposte collective.

Attention: cette défaite de Poutine n’a pas été formulée par Donald Trump lui-même. C’est le patron de l’Alliance, l’ancien Premier ministre néerlandais Mark Rutte, qui a pris la parole pour dresser le bilan du sommet mercredi, après une réunion de trois heures du Conseil de l’OTAN, au niveau des chefs d’Etat ou de gouvernement. Restent les mots et les faits.

Soutien à l’Ukraine

Les mots? Le soutien inconditionnel à l’Ukraine en guerre est réaffirmé, de même que son chemin irréversible vers une future intégration dans l’OTAN, même si aucune date et aucun calendrier n’ont été mentionnés. Ceci, alors que le récent sommet du G7 au Canada donnait une impression nettement contraire.

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Autre affirmation: la nécessité de s’armer pour faire face à la Russie «de la Méditerranée jusqu’à l’Arctique». Un message envoyé au Kremlin, tenté selon les experts de «tester» les défenses de l’Alliance par une attaque ciblée sur l’un des pays baltes. «Chaque pouce du territoire de l’OTAN sera défendu», a affirmé Mark Rutte. L’opération séduction menée par ce dernier envers Donald Trump, confirmé par des messages très affectueux et lunaires échangés entre les deux hommes par SMS, semble donc avoir fonctionné. Volodymyr Zelensky était présent à La Haye mardi 24 juin et il participera également au sommet de l’UE à Bruxelles, les 26 et 27 juin.

Surtout des chiffres

Les faits? Il s’agit surtout de chiffres. Tous les alliés se sont engagés à consacrer 3,5% de leur Produit intérieur brut aux dépenses de défense. Achats d’armes, financement de leurs armées, investissements dans les technologies militaires. Jamais ce pourcentage n’a été atteint. Or la promesse écrite figure dans le communiqué final, assortie d’un autre chiffre: 1,5% du PIB seront par ailleurs investis par chaque pays membre dans les infrastructures critiques destinées à permettre, en cas de conflit, un déploiement rapide des troupes. La Suisse, en comparaison, consacre moins de 1% de son PIB à son armée. Le chiffre de 1%, soit environ neuf milliards de francs, devrait être atteint en 2030.

Pour Mark Rutte, ce basculement budgétaire est un «saut quantique». Et une réussite signée Donald Trump! Le secrétaire général de l’Alliance atlantique a répété ses remerciements au président des Etats-Unis, dont il a redit l’attachement à l’article 5 de l’OTAN, malgré une formulation moins claire de ce dernier dans l’avion présidentiel entre Washington et La Haye.

Vive Donald Trump!

«Il mérite tous nos compliments», a poursuivi l’ancien chef du gouvernement néerlandais. Lequel, contrairement au Français Emmanuel Macron, n’a pas encouragé les alliés européens à acheter du matériel «Made in Europe». Au contraire: son discours final a été ponctué d’éloges sur le travail des bombardiers furtifs américains B2 et de leurs pilotes lors des frappes contre l’Iran.

Et Poutine dans tout ça? «Ce que nous faisons, ce saut quantique, c’est en raison de la Russie», a poursuivi Mark Rutte. En théorie, la Russie vient de perdre gros dans la capitale néerlandaise, quelques heures après une terrible frappe contre la ville ukrainienne de Dnipro. Message reçu?

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