Moscou provoque Washington
«L'ultimatum adressé au Kremlin n'est qu'un coup de théâtre!»

Dans une interview exclusive à la BBC, le président américain Trump dit être déçu de Poutine, mais reste ouvert aux négociations. Il réaffirme son soutien à l'OTAN et prévoit une deuxième visite d'Etat en Grande-Bretagne.
Publié: 12:23 heures
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Dernière mise à jour: 13:35 heures
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Donald Trump a déclaré dans une interview à la BBC qu'il était déçu par Vladimir Poutine. Toutefois, il n'en a «pas encore fini» avec lui.
Photo: imago/Sportimage
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Angela Rosser

Dans une interview accordée à la BBC, le président américain Donald Trump a tenu des propos virulents à l'égard du chef d'Etat russe Vladimir Poutine: «Il me déçoit, mais je n'en ai pas fini avec lui», a déclaré Trump au téléphone. Cette déclaration intervient peu de temps après l'annonce de livraisons d'armes à l'Ukraine et la menace de droits de douane élevés contre la Russie. Donald Trump avait déjà fait part de son mécontentement envers Vladimir Poutine dimanche, lors d'un entretien avec le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte.

Trump espère la «fin du bain de sang»

Trump a poursuivi en affirmant avoir cru à quatre reprises à la possibilité d'un accord avec la Russie. Interrogé sur la manière dont il compte convaincre Poutine de «mettre fin au bain de sang», il a répondu: «Nous y travaillons». Selon certaines informations, sa déception face au comportement de Poutine pourrait également être liée à sa femme Melania. C'est d'ailleurs ce qu'il a laissé entendre lors de l'entretien dans le Bureau ovale.

Après son dernier appel téléphonique avec le chef du Kremlin, il aurait déclaré que la conversation avait été «excellente». Ce à quoi sa femme Melania lui aurait répondu: «Oh, vraiment? La ville la plus proche vient d'être attaquée.» Poutine mènerait-il le président américain par le bout du nez? Et Trump de poursuivre: «A un moment donné, les discussions ne suffiront plus, il faudra agir.»

La Russie contre-attaque

La Russie a réagi calmement aux déclarations de Trump concernant les livraisons d'armes à l'Ukraine et les menaces de sanctions. «Si c'est tout ce que Trump voulait dire aujourd'hui à propos de l'Ukraine, alors les attentes ont été trop élevées jusqu'à présent», a écrit Konstantin Kosachev, vice-président du Conseil de la Fédération de Russie, sur Telegram lundi soir. Il a affirmé que la déclaration de Trump sur le conflit ukrainien n'affecterait pas la Russie.

Durant les 50 jours qui ont suivi l'ultimatum lancé par Trump, beaucoup de choses pourraient changer sur le champ de bataille et dans l'état d'esprit des dirigeants des Etats-Unis et de l'OTAN, a écrit Kosachev. Les Européens sont tombés dans le piège de Washington et peuvent désormais acheter des armes à Trump pour l'Ukraine, «tandis que seul le complexe militaro-industriel américain en bénéficiera».

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L'ancien président russe Dmitri Medvedev a qualifié les propos de Trump mardi d'«ultimatum théâtral adressé au Kremlin». Le monde tremblait face aux conséquences redoutées, les Européens querelleurs étaient déçus, et «la Russie s'en fichait», a écrit l'homme politique, qui reste influent en tant que chef adjoint du Conseil de sécurité nationale à Moscou, sur la plateforme X après les propos de Trump.

Rabiboché avec l'OTAN

Contrairement à ses précédentes critiques, Trump s'est exprimé de manière positive sur l'OTAN. Il n'a plus qualifié l'alliance de «dépassée», mais a salué son développement, la qualifiant de «financièrement autonome». Trump a aussi réaffirmé son soutien constant au principe de défense collective.

La BBC a aussi interrogé Trump sur sa vision de la Grande-Bretagne: il a qualifié le pays d'un «endroit formidable» en mentionnant ses biens immobiliers sur place. Le président américain a déclaré qu'il se réjouissait de la visite d'Etat prévue en Grande-Bretagne en septembre. Quels sont ses objectifs? «Passer un bon moment et respecter le roi Charles, car c'est un grand gentleman.»

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