Une cinquantaine d'Afrikaners, des descendants des premiers colons européens en Afrique du Sud qui se disent «persécutés», ont été accueillis lundi aux Etats-Unis en tant que réfugiés, une initiative vigoureusement contestée par Pretoria.
Un premier groupe de 49 personnes, principalement des familles d'agriculteurs issus de la minorité blanche d'Afrique du Sud, a atterri à l'aéroport international de Dulles, en Virginie, près de la capitale Washington, a constaté l'AFP.
Pour marquer le coup, ils ont été reçus par le numéro deux du département d'Etat, Christopher Landau, et son homologue au ministère de la Sécurité intérieure, Troy Edgar.
«Bienvenue aux Etats-Unis d'Amérique, la terre de la liberté», a lancé M. Landau, selon qui ils ont été la «cible d'une persécution flagrante à cause de leur race».
Apartheid
Les Afrikaners constituent la majorité de la population blanche du pays. C'est de cette frange de la population que sont issus les dirigeants politiques qui ont institué l'apartheid, système de ségrégation raciale ayant privé la population noire, très majoritaire, de la plupart de ses droits de 1948 jusqu'au début des années 1990.
Peu avant l'arrivée lundi de cette cinquantaine d'Afrikaners, Donald Trump a justifié leur accueil par leur «situation terrible.»
Le président américain a pris un décret le 7 février qui les prétend spoliés de leur terre, leur accordant le statut de réfugiés.
Cet accueil soigneusement mis en scène tranche avec le raidissement de la politique d'immigration depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, non seulement d'expulsion massive des immigrés clandestins, mais aussi de restriction quasi totale de toute arrivée de demandeurs d'asile.
«C'est un génocide», a réaffirmé le président américain à la Maison Blanche lundi. «Des agriculteurs se font tuer. Il se trouve qu'ils sont blancs, mais qu'ils soient blancs ou noirs ne fait aucune différence pour moi», a-t-il assuré.
«La situation en Afrique du Sud est terrible», a insisté Donald Trump. «Nous avons donc proposé la nationalité (américaine) à ces gens pour leur permettre d'échapper à cette violence et de venir ici», a-t-il précisé.
Le groupe identitaire afrikaner AfriForum avait recensé 49 meurtres d'agriculteurs en 2023 et 50 l'année précédente. Des statistiques à comparer avec les 75 meurtres enregistrés par jour en moyenne en Afrique du Sud, qui affiche l'un des taux d'homicide les plus élevés de la planète.