Un cap historique
Nvidia dépasse les 4000 milliards de capitalisation boursière

Nvidia franchit un cap historique en devenant la première entreprise à atteindre 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Ce géant des puces électroniques bénéficie de l'engouement pour l'intelligence artificielle, surpassant le PIB de grandes nations.
Publié: 09.07.2025 à 22:41 heures
Partager
Écouter
Le co-fondateur et PDG de Nvidia Corp., Jensen Huang à côté du robot humanoïde généralisé NVIDIA Isaac GROOT.
Photo: Getty Images
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

Le géant des puces électroniques Nvidia est devenu mercredi la première entreprise à franchir le seuil symbolique des 4000 milliards de dollars de valorisation boursière, porté par l'enthousiasme des investisseurs pour les valeurs liées à l'intelligence artificielle (IA).

Peu après l'ouverture à Wall Street, le prix de son action a dépassé les 164 dollars, lui permettant d'afficher une capitalisation boursière de plus de 4000 milliards de dollars, avant de refluer légèrement. A titre de comparaison, c'est plus important que le PIB de la France, du Royaume-Uni ou de l'Inde.

«Si vous regardez le marché, il est le reflet ou le miroir de l'économie et les secteurs les plus forts de l'économie sont, de loin, la technologie et l'IA (...) c'est pourquoi Nvidia vaut autant et continue de croître», commente auprès de l'AFP Adam Sarhan, analyste de 50 Park Investments.

Depuis le début de l'année, le cours de Nvidia a bondi de plus de 20% alors que l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a de son côté connu une avancée plus mesurée, de plus de 6%. «Il y a une entreprise dans le monde qui est à la base de la révolution de l'IA, c'est Nvidia», résume dans une note Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities.

Les Etats-Unis mettent des bâtons dans les roues

Depuis le succès de ChatGPT (OpenAI) fin 2022, la firme technologique fondée il y a 32 ans vit un conte de fées. Ses coûteuses cartes graphiques (GPU), déjà centrales dans l'industrie des jeux vidéo, sont devenues incontournables pour toutes les entreprises qui entraînent des modèles d'IA générative.

«Qu'il s'agisse de Perplexity, d'Open AI, de Gemini (l'IA de Google, ndlr) (...) l'équipement de Nvidia est à l'origine de la plupart d'entre eux», souligne auprès de l'AFP Steve Sosnick, analyste d'Interactive Brokers. «La demande pour l'infrastructure IA de Nvidia est incroyablement soutenue», assurait en mai Jensen Huang, emblématique patron de l'entreprise californienne.

Si Nvidia ne rend pas publique la liste de ses clients, elle a toutefois lié des partenariats avec les plus grands noms de la tech comme Meta (Facebook, Instagram), Microsoft ou Alphabet (Google). Plusieurs de ces géants ont récemment annoncé de massifs investissements, de l'ordre de plusieurs dizaines de milliards de dollars, pour renforcer leur position dans la course à l'IA.

Reste que la montée en puissance de Nvidia ne se fait pas sans difficultés alors que la place prépondérante qu'occupe la firme technologique est remise en question. Les Etats-Unis ont émis des restrictions à l'export de ses puces vers Pékin, craignant que les acteurs chinois de l'IA dépassent les pionniers américains. Cela a forcé Nvidia à passer une charge exceptionnelle de 4,5 milliards de dollars lors du premier trimestre de son exercice décalé.

Un retour en force

«Perdre l'accès au marché chinois de l'IA, que nous voyons atteindre près de 50 milliards (de dollars), aurait un impact négatif important pour notre activité et bénéficierait à nos concurrents en Chine et ailleurs», a prévenu en mai Colette Kress, directrice financière de la société. La dirigeante a fait état d'«options limitées» pour pouvoir continuer à servir les clients chinois dans le respect de la réglementation américaine.

En parallèle, Nvidia a été secouée par le succès de la start-up chinoise DeepSeek, qui a réussi à construire des modèles d'IA comparables à ceux d'OpenAI (ChatGPT) et des autres leaders américains, avec des composants moins sophistiqués et en moins grand nombre (dont certaines puces de Nvidia).

Après la présentation de ce nouvel acteur chinois en janvier, Nvidia a perdu en quelques heures plus de 600 milliards de dollars de valorisation. Le retour en grande forme du fabricant de processeurs et cartes graphiques représente «juste de l'enthousiasme qui s'accumule» mais «cela nous dit tout sur le présent et rien sur l'avenir», prévient toutefois auprès de l'AFP Kim Forrest, Bokeh Capital Partners.

Dan Ives se montre lui plus optimiste, estimant que non seulement l'entreprise pourrait être rejointe par Microsoft dans le cercle très fermé des entreprises ayant dépassé les 4000 milliards de dollars de valorisation boursière, mais qu'«au cours des 18 prochains mois, l'accent sera mis sur le club des 5000 milliards de dollars».

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la