Le procès démarre
13 personnes jugées pour injures racistes visant Aya Nakamura

Un procès s'ouvre à Paris contre 13 personnes pour injures racistes envers Aya Nakamura. Les accusés, affiliés au groupe Les Natifs, avaient contesté la présence de la chanteuse à la cérémonie d'ouverture des JO 2024.
Publié: 04.06.2025 à 06:51 heures
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L'artiste n'assistera pas à l'audience cette après-midi au tribunal correctionnel de Paris.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Treize personnes hostiles à la participation de la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris en 2024 sont jugées mercredi dans la capitale française pour des injures racistes visant l'artiste.

Les treize prévenus, âgés de 20 à 31 ans et parmi lesquels figurent trois femmes, sont proches d'un groupe identitaire appelé Les Natifs, lui-même issu d'un autre groupuscule appelé Génération identitaire (dissous en 2021) qui défend la théorie raciste et complotiste du «grand remplacement».

Aya Nakamura absente de l'audience

La performance d'Aya Nakamura lors de la cérémonie d'ouverture des JO le 26 juillet 2024 sur le Pont des Arts à Paris avait été l'un des moments les plus suivis de l'événement. La chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde, de son vrai nom Aya Danioko, n'assistera pas à l'audience, prévue à partir de 13H30 (11H30 GMT) au tribunal correctionnel de Paris.

Les mis en cause sont poursuivis pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion ou pour complicité de provocation à la haine.

Le 9 mars 2024, après l'évocation par l'hebdomadaire L'Express de la participation de la chanteuse à la cérémonie d'ouverture des Jeux, le groupuscule Les Natifs avait posté sur ses réseaux sociaux une photo d'une banderole tendue par une dizaine de ses membres sur l'île Saint-Louis, au coeur de la capitale française, où l'on pouvait lire: «Y a pas moyen Aya, ici c'est Paris, pas le marché de Bamako», une référence à son tube «Djadja» et à sa ville de naissance au Mali.

«Africaniser nos chansons populaires»

Ce message avait été relayé sur les réseaux sociaux par le média d'extrême droite «Livre noir», connu désormais sous le nom de «Frontières». Le compte X des Natifs déplorait de «remplacer l'élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l'immigration extra-européenne».

Après avoir reçu en mars 2024 des signalements de deux organisations, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et SOS Racisme, le parquet de Paris avait confié une enquête à l'Office central de lutte contre les crimes de haine et la haine en ligne (OCLCH). L'artiste franco-malienne, actuellement âgée de 30 ans, avait porté plainte une semaine plus tard.

Meurtrier en liberté

Les Natifs, qui comptent près de 10'000 abonnés sur Instagram et plus de 18'000 sur X, revendiquent des actions coup de poing relayées sur leurs réseaux sociaux. Ainsi, en mars, ils avaient recouvert de draps noirs des portraits de femmes voilées exposés dans la basilique Saint-Denis, au nord de Paris.

Avant de s'en prendre à Aya Nakamura, le groupuscule avait notamment fait parler de lui en décembre 2023, pour avoir organisé un rassemblement à Paris de plusieurs dizaines de militants, en hommage à un jeune homme de 16 ans tué à la sortie d'une fête de village dans le sud-est du pays. L'enquête n'a toujours pas permis d'identifier le meurtrier de l'adolescent, Thomas.

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