«Notre avenir s'assombrit»
La contestation reste vive à Madagascar contre le pouvoir en place

A Madagascar, la contestation contre le président Rajoelina s’intensifie. Le mouvement Gen Z appelle à la grève générale et réclame sa démission. Malgré la répression meurtrière (22 morts), les manifestations se poursuivent, notamment à Antananarivo et Antsiranana.
Publié: 13:40 heures
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Des manifestants se rassemblent lors d'une manifestation contre les coupures répétées d'eau et d'électricité à Antananarivo.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

La contestation contre le président Andry Rajoelina reste vive mercredi à Madagascar. Un nouvel appel à manifester et désormais à la grève générale est lancé par le mouvement Gen Z, instigateur des protestations qui durent depuis près d'une semaine.

Dans la grande ville d'Antsiranana, une foule de plusieurs milliers de personnes défilait à la mi-journée en appelant au départ du président, a confirmé à l'AFP une source locale dans le nord de cette île particulièrement pauvre de l'océan Indien. A la mi-journée, le centre d'Antananarivo était bouclé par les forces de l'ordre mais la vie poursuivait son cours normal dans le reste de la capitale, a constaté une équipe de l'AFP.

La répression, ayant fait au moins 22 morts et des centaines de blessés d'après un bilan de l'ONU lundi, a durci le mouvement dont le mot d'ordre est désormais «Rajoelina, dégage» («Miala Rajoelina»), à savoir le président malgache, arrivé une première fois au pouvoir en 2009 à l'issue d'un soulèvement populaire.

Le renvoi du gouvernement annoncé lundi par le président ne «suffit pas», balayait mardi auprès de l'AFPTV un porte-parole du mouvement à l'université d'Antananarivo préférant conserver l'anonymat par peur de représailles. «Nous demandons la démission du président», a-t-il clamé, visage dissimulé par un masque chirurgical.

Au pouvoir depuis 16 ans

Ancien maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, 51 ans, a été installé une première fois au pouvoir de 2009 à 2014 par les militaires après un soulèvement populaire. Il s'est ensuite fait élire en 2018 puis réélire en 2023 lors d'un scrutin contesté.

«Il est au pouvoir depuis 16 ans, mais rien n'a changé, les conditions de vie des Malgaches se dégradent et empirent de jour en jour. Notre avenir s'assombrit», critiquait mardi un autre manifestant, coupe de cheveux et chemise soignées mais lui aussi masqué.

Mercredi, les protestataires de la capitale sont convoqués dans le même quartier d'Ambohijatovo où une dizaine de milliers de manifestants ont afflué la veille, selon le comptage d'une source sécuritaire. Une démonstration de force dispersée à renfort de gaz lacrymogènes et d'un véhicule blindé des forces de l'ordre.

Les revendications se sont encore étendues pour l'appel à manifester mercredi: la Gen Z demande dans un message sur les réseaux sociaux la dissolution du Sénat, de la Haute cour constitutionnelle et de la commission électorale ainsi qu'un procès contre l'homme d'affaires Many Ravatomanga, principal soutien financier d'Andry Rajoelina.

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