Des réformes réclamées
Manifestations inédites de la jeunesse au Maroc, des heurts éclatent

Des heurts ont éclaté mardi soir dans plusieurs villes du Maroc lors de manifestations organisées par le collectif GenZ 212. Les protestataires réclament des réformes dans les secteurs de la santé et de l'éducation.
Publié: 02:39 heures
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Plus de 200 interpellations ont été recensées à travers le pays.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Des heurts ont éclaté mardi soir entre manifestants et forces de l'ordre dans plusieurs villes du Maroc à la suite de l'appel à protester d'un collectif appelé GenZ 212. Celui-ci réclame des réformes des secteurs publics de santé et éducatif, selon des médias locaux.

A Inzegane, dans la banlieue d'Agadir (sud), des personnes parfois cagoulées ont jeté des pierres sur des forces de l'ordre et incendié barrières, bennes à ordures et abords d'un centre commercial. C'est ce que semblent montrer des vidéos relayées par des médias locaux, que l'AFP n'a pas pu authentifier.

Des violences ont également eu lieu à Beni Mellal (centre), Aït Amira, près d'Agadir, et Oujda (nord-est), selon les mêmes sources. Il n'a pas été possible d'avoir dans l'immédiat un bilan de ces affrontements auprès des autorités marocaines.

Plus de 200 interpellations

Pour le quatrième jour consécutif, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes à l'appel du groupement GenZ 212, apparu récemment via des appels à protester sur des réseaux sociaux comme Discord et dont les fondateurs sont inconnus. Ces derniers ont exprimé leur «regret» face aux violences et appelé les manifestants «à respecter le caractère pacifique» de leurs protestations, selon un communiqué publié mardi soir sur les réseaux sociaux.

A Rabat plus de 200 manifestants ont été interpellés ces trois derniers jours lors de ces rassemblements interdits et dispersés par la police, mais jusqu'à mardi pacifiques. La plupart des protestataires ont été relâchés, selon l'Association marocaine des droits humains (AMDH).

Mardi, le parquet a décidé qu'un premier groupe de 37 personnes, dont trois placées en détention, allaient être jugées à partir du 7 octobre, a indiqué à l'AFP leur avocate Me Souad Brahma. Elle assure ne pas connaître pour le moment les chefs d'accusation retenus contre eux.

Le gouvernement se dit «à l'écoute»

A Casablanca, le ministère public a soumis une requête pour l'ouverture d'une instruction à l'encontre de 18 personnes pour «leur implication présumée dans l'entrave de la circulation» lors d'une manifestation dimanche, a indiqué l'agence marocaine MAP. Celle-ci précise que six mineurs ont été déférés devant une instance spécialisée.

Dans un communiqué mardi, la coalition gouvernementale libérale et de centre-droit a affirmé «être à l'écoute et comprendre les revendications sociales» de ces jeunes et «être prête à y répondre de manière positive et responsable». GenZ 212 se décrit comme un «espace de discussion» sur «des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l'éducation et la lutte contre la corruption».

Succession de manifestations

Le collectif affirme en outre rejeter «la violence» et agir par «amour de la patrie et du roi» Mohammed VI. Au Maroc, les inégalités sociales restent un problème majeur avec de fortes disparités régionales et un fossé entre les secteurs public et privé.

Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes ces dernières semaines pour dénoncer une dégradation des services publics, après une première protestation à Agadir. Celle-ci avait suivi l'annonce dans les médias du décès de 8 femmes enceintes admises à l'hôpital public pour des césariennes.


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