Kiev prévient les Russes
«La contre-offensive sera un véritable feu d'artifice», annonce Kiev

Il ne fait aucun doute que la contre-offensive ukrainienne est imminente. Mais seules cinq personnes savent où et quand cette dernière aura lieu. Blick s'est entretenu avec les services secrets ukrainiens au sujet de cette contre-attaque.
Publié: 23.04.2023 à 06:16 heures
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Dernière mise à jour: 23.04.2023 à 10:49 heures
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Le chef des services secrets Andriy Chernyak l'assure: «La contre-offensive sera un véritable feu d'artifice!»
Photo: zVg
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Samuel Schumacher

L'Ukraine semble être arrivée à une impasse. À l'exception de déplacements infimes autour de la ville disputée de Bachmut, dans le Donbass, la situation du pays en guerre paraît pour le moins figée. Kiev compte cependant y remédier avec une offensive au printemps qui permettrait à l'Ukraine de prendre, une fois de plus, le dessus. Seulement, les détails du lancement cette contre-offensive sont connus de cinq personnes uniquement, selon le chef de la Sécurité ukrainienne Oleksiy Danilov.

Il ne révèle pas à Blick si Andriy Chernyak, le représentant des services secrets ukrainiens, fait partie de ces élus. Pourtant, ce dernier a été très clair: «Tous les experts seront étonnés quand ils verront ce que nous préparons. La contre-offensive sera un véritable feu d'artifice, une action violente contre les occupants russes!»

L'Ukraine mise sur l'effet de surprise

L'été dernier, l'Ukraine a repris aux assaillants russes de vastes territoires autour de la ville de Kharkiv, dans le nord-est du pays. Cette attaque d'envergure avait surpris toutes les parties. Les observateurs internationaux s'attendaient plutôt à une offensive dans le sud du pays, autour de la ville de Kherson, également libérée entre-temps. «Nous voulons profiter de cet effet de surprise maintenant», explique Andriy Chernyak.

La contre-attaque ukrainienne peut se déclencher à tout moment, n'importe où. «Nos services de renseignement surveillent l'ennemi 24 heures sur 24. Dès que nous découvrons un point faible, nous frappons immédiatement», assure le représentant des services secrets.

Les experts supposent que l'offensive ne prendra place qu'à la fin ce qui est nommé «Rasputitsa» en Ukraine – et qui peut se traduire par «dégel boueux». Kiev pourrait alors lancer une grande attaque dans le sud-est du pays en direction de la ville de Melitopol, occupée par la Russie. L'armée du président Zelensky briserait ainsi la liaison terrestre russe avec la péninsule de Crimée occupée, empêchant Moscou de ravitailler ses troupes.

Les Russes se sont adaptés

Le représentant des services secrets ukrainiens ne souhaite pas commenter ce plan auprès du Blick. «L'ampleur et le succès de la contre-attaque dépendent de la quantité de munitions, de chars et des systèmes de défense aérienne que nous recevrons de l'Occident. Plus vous en enverrez, plus nous aurons de chance.»

D'autant plus que les Russes ne se sont pas non plus reposés sur leurs acquis, explique Andriy Chernyak. «Ils ont étudié de près nos attaques de ces derniers mois.» Selon lui, l'armée russe n'est plus la même qu'il y a un peu plus d'un an. Lorsque les troupes de Poutine ont envahi Kiev en février 2022, elles évoluaient à l'aveugle, selon le représentant des services secrets. «Maintenant, elles se sont adaptées. En témoigne par exemple la tactique brutale des vagues d'attaques humaines, avec laquelle les troupes de Wagner se battent à Bakhmout.»

Mais les Russes n'ont pas seulement peaufiné leur stratégie d'attaque. Ils ont aussi amélioré leur défense, et sont nettement mieux préparés que lors des dernières contre-offensives ukrainiennes de l'été 2022. C'est ce que montrent les évaluations de l'expert américain en défense Brady Africk. Ce dernier a analysé tous les remparts de défense et les barrages de chars russes – appelés «dents de dragon»– sur les zones de guerre, pour les reporter sur une carte. Résultat: Les Russes ont construit des fortifications massives, en particulier autour de l'entrée de la péninsule de Crimée, et de la ville occupée de Melitopol. Il sera difficile d'en venir à bout, même avec les chars de combat fournis par l'Occident.

Les Ukrainiens veulent des avions occidentaux

«C'est précisément pour cette raison que nous avons maintenant besoin de chasseurs F-16», a déclaré Yuriy Ignat, colonel de l'armée de l'air ukrainienne, lors d'un entretien avec des journalistes – dont Blick – cette semaine. L'Ukraine a besoin de ces vieux avions de combat américains, dont il reste environ 4500 exemplaires dans le monde, pour se défendre contre les attaques de missiles russes. Ils permettraient de lancer des missiles et de détruire avec précision les positions russes.

Des documents divulgués aux États-Unis ont récemment laissé supposer que l'Ukraine pourrait être à court de munitions pour ses systèmes de défense aérienne, et ce dès la mi-mai. «Si les Russes multiplient leurs attaques avec des avions de combat, cela aura un effet dévastateur. Les destructions seront dix fois plus importantes que celles causées par les missiles qu'ils déploient actuellement.» C'est pourquoi «le F-16 deviendra l'arme de notre victoire», selon le colonel Yuriy Ignat.

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