Le candidat libéral à la présidentielle au Honduras Salvador Nasralla a dénoncé ce lundi un «vol» du scrutin en faveur de son rival Nasry Asfura, adoubé par le président américain Donald Trump. «C'est du vol», a déclaré Salvador Nasralla sur X, dénonçant une manipulation du système informatique, alors que le dépouillement touche à sa fin après plus d'une semaine de contretemps et d'interruptions, et que Nasry Asfura le devance d'un peu plus d'un point de pourcentage.
Au moment où 98% des bulletins ont été dépouillés, Nasry Asfura, homme d'affaires de 67 ans et candidat du Parti national (PN), totalise 40,57% des voix contre 39,10% pour Salvador Nasralla, présentateur de télévision âgé de 72 ans et membre du Parti libéral (PL), indique le Conseil national électoral (CNE).
Plus d'une semaine après les élections du 30 novembre, il reste à vérifier 2749 procès-verbaux de vote présentant des «incohérences». Le CNE n'a pas précisé à combien de voix cela correspondait ni quand ce processus serait terminé.
Salvador Nasralla a affirmé que son parti avait obtenu 20% de voix de plus que celui de Nasry Asfura, et a donc exigé un «dépouillement bulletin par bulletin» des procès-verbaux. Selon lui, ces derniers montrent un «schéma de fraude où la reconnaissance biométrique n'a pas été utilisée et où les procès-verbaux ont été rédigés de manière arbitraire».
Le Honduras demande à Interpol d'arrêter l'ex-président
En parallèle, le parquet général du Honduras a demandé lundi à Interpol de faire arrêter l'ex-président hondurien Juan Orlando Hernandez, gracié fin novembre par Donald Trump après avoir été condamné à 45 ans de réclusion aux Etats-Unis pour trafic de drogue. «J'exhorte (...) Interpol à exécuter le mandat d'arrêt international contre l'ancien président Juan Orlando Hernandez, accusé de blanchiment d'argent et de fraude», a indiqué le procureur général, Johel Antonio Zelaya Alvarez, sur X.
L'ex-président de droite, qui a dirigé le pays de 2014 à 2022, avait été condamné en 2024 aux Etats-Unis à 45 ans de réclusion pour trafic de drogue, après avoir été extradé par le Honduras. A 57 ans, Juan Orlando Hernandez avait été reconnu coupable d'avoir protégé des narcotrafiquants et permis l'expédition de centaines de tonnes de cocaïne vers les Etats-Unis.
Gracié par Donald Trump, il est sorti de prison le 1er décembre et a exclu tout retour dans son pays jusqu'à nouvel ordre. Cette grâce ainsi que le soutien apporté par Donald Trump au poulain de l'ancien chef d'Etat, Nasry Asfura, pour la présidentielle du 30 novembre, avaient conduit le parti Libre de la présidente sortante Xiomara Castro à réclamer une «annulation totale» des élections, invoquant une «ingérence» des Etats-Unis.