L'économie russe en crise
Poutine vide la Russie de ses réserves d'or pour financer sa guerre

La crise de l'économie russe empire: de nouveaux chiffres révèlent une chute drastique des recettes pétrolières et gazières. Le gouvernement se rue sur des mesures de sauvetage pour combler le déficit.
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L'économie russe est en crise.
Photo: keystone-sda.ch
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Blick Newsdesk

Entre coûts de guerre élevés, manque de recettes et sanctions de plus en plus efficaces, l’économie russe est sous pression. Le ministère russe des Finances a publié de nouveaux chiffres sur la sombre situation financière du pays. 

L'effondrement des recettes pétrolières et gazières est particulièrement spectaculaire. Au cours des dix premiers mois de 2025, ces recettes ont considérablement diminué par rapport à l'année précédente. Rien qu'en octobre, le ministère des Finances a enregistré une baisse de 27% par rapport à 2024.

Résultat: un déficit budgétaire sans précédent. Le gouvernement prévoit un déficit de près de 60 milliards de francs suisses pour 2025. Même en 2026, le déficit s'élèvera encore à 3786 milliards de roubles (environ 39 milliards de francs suisses). 

La banque centrale à la rescousse

L’économiste Martin Vlachynský de l’Institut INESS a déclaré au portail d’information «Aktuality.sk» que depuis le début de la guerre en février 2022, les coûts directs pour les soldats et les armes ont englouti environ 550 milliards de francs suisses. Mais selon l'expert, les dommages indirects pèsent encore plus lourd sur l'économie. La perte de marchés importants et les conséquences au long terme des sanctions pourraient peser encore longtemps sur l'économie russe. 

Face à cette situation, le Kremlin a décidé de réagir. La Russie n’ayant pratiquement plus accès aux marchés financiers internationaux à cause des sanctions, le déficit a d’abord été comblé par le Fonds national de prospérité, qui depuis, a dû vendre 57% de ses réserves d’or. Même la banque centrale, pour la première fois de son histoire, a puisé dans ses propres réserves d’or pour soutenir le budget.

Les citoyens commencent à ressentir les conséquences de ces mesures. En effet, la Russie a aussi décidé de modifier sa fiscalité, notamment en augmentant la TVA de 20% à 22%, d'après les médias russes. Les règles de la TVA changent aussi pour les petites entreprises et les travailleurs indépendants. Auparavant, les entreprises étaient imposables seulement si leur chiffre d'affaires annuel dépassait 60 millions de roubles (624'000 francs suisses). Ce seuil est désormais abaissé à 10 millions de roubles par an (104'000 francs suisses), une mesure qui devrait toucher des centaines de milliers de petites entreprises et de travailleurs indépendants.

L'économie russe tient bon

Les difficultés pèsent aussi lourdement sur les régions fédérales: la moitié d’entre elles seront déficitaires en 2025 et dépendront des subventions de Moscou. Plusieurs régions ont déjà réduit les salaires des enseignants. Certaines républiques fédérales ont même baissé les primes de recrutement et les indemnités pour les soldats blessés ou morts au combat. 

Mais toutes ces mesures de sauvetage ne signifient pas pour autant que l'économie russe va totalement s'effondrer, selon Martin Vlachynský. En réalité, la Russie aura plus de mal à produire des armes modernes, donnant ainsi de meilleures chances de défense aux pays baltes ou à la Pologne.

Cet article a d'abord été publié sur «Aktuality.sk». La plate-forme d'information slovaque appartient, comme Blick, à l'éditeur Ringier.

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