La Banque centrale de Russie (BCR) a abaissé vendredi son taux directeur, de 17% à 16,5%, à l'heure où la croissance russe est proche de zéro, dans une économie qui subit les conséquences de l'offensive en Ukraine et des sanctions occidentales.
L'économie russe «continue de renouer avec une croissance équilibrée», a estimé la BCR dans un communiqué, suggérant que l'économie russe a marqué le pas après deux années d'expansion rapide alimentée par les grandes dépenses militaires liées au conflit en Ukraine. La BCR a de nouveau abaissé ses prévisions de croissance, tablant désormais sur une croissance comprise entre 0,5% et 1% pour 2025, après l'avoir précédemment estimée à entre 1% et 2%.
«Une stagnation économique très sévère»
La hausse des dépenses a permis à la Russie de déjouer les prédictions selon lesquelles les sanctions occidentales massives prises contre elle feraient s'effondrer son économie. Mais ces dépenses ont aussi conduit à une flambée de l'inflation, forçant la BCR à relever son taux à un très haut niveau, à 21%, en octobre dernier, puis à l'abaisser lentement.
La BCR a également indiqué vendredi que l'inflation, de l'ordre de 8%, resterait élevée plus longtemps que prévu. «La Banque centrale estime globalement que nous pourrions assister l'an prochain à une stagnation économique très sévère», a commenté l'analyste Evguéni Kogan sur Telegram après la décision de la BCR d'abaisser son taux directeur.
Le ralentissement de la croissance exerce une pression sur les finances publiques déjà tendues de la Russie, dont le déficit budgétaire s'élève à environ 50 milliards de dollars depuis le début de l'année. Le ministère des Finances a proposé d'augmenter la TVA de 20 à 22% à partir de l'année prochaine.