Les Européens sont prévenus
Les 5 prédictions redoutables de Poutine pour 2026

Le président russe a tenu ce 19 décembre sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année. Sa cible privilégiée: les Européens qu'il avait, juste avant, traité de «petits cochons».
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Vladimir Poutine a passé une bonne partie de conférence de presse annuelle à mettre en garde les Européens.
Photo: keystone-sda.ch
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Richard WerlyJournaliste Blick

Vladimir Poutine n’en a pas fini avec les «petits cochons». La veille de sa conférence de presse annuelle, qu’il vient de tenir ce vendredi 19 décembre, le président russe avait traité les Européens de «porcelets», pile au moment où s’ouvrait le sommet européen consacré aux avoirs russes. Lors de sa prise de parole, le maître du Kremlin a conservé le même ton sans concession, en évitant toutefois de nouvelles insultes. Il a surtout fait cinq prédictions pour 2026. Et il vaut mieux les avoir en tête.

Prédiction n° 1: la Russie ne cédera pas

L’année 2026 sera peut-être celle de la paix en Ukraine. Mais si cela doit arriver, notamment grâce aux efforts de Donald Trump, que Poutine a de nouveau salués, le prix de l’arrêt des combats sera fixé par la Russie. «Nous sommes prêts et disposés à mettre fin à ce conflit pacifiquement, sur la base des principes que j’ai exposés en juin 2024 au ministère russe des Affaires étrangères, et en traitant les causes profondes qui ont conduit à cette crise», a réitéré le maître du Kremlin.

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Les exigences russes demeureront donc les mêmes en 2026: retrait de l’armée ukrainienne des quatre régions revendiquées par Moscou, abandon de la candidature ukrainienne à l’OTAN, «démilitarisation» et «dénazification» de l’Ukraine. En somme, rien n’a changé.

Prédiction n° 2: la Russie aidera Trump

L’axe Washington-Moscou est confirmé. Pour le moment, il ne se traduit pas par une ouverture diplomatique en vue d’une paix négociée, mais c’est bien Donald Trump qui est, pour Poutine, l’unique interlocuteur. «Le président Trump déploie de sérieux efforts pour mettre fin à ce conflit. Il le fait avec une sincérité totale. Dire que nous rejetons quoi que ce soit est donc totalement incorrect et sans fondement. »

Le langage est habile, car il contredit les exigences réitérées de juin 2024. Mais le message envoyé à la Maison Blanche est clair: nous voulons travailler avec vous. C’est aux Ukrainiens et aux Européens de plier.

Prédiction n° 3: l’Occident se trompe

Rien de neuf là aussi, mais il faut prendre Vladimir Poutine au mot. Le président russe considère que les Occidentaux se trompent, car leur intérêt est de coopérer avec la Russie. «La balle est entièrement dans le camp de nos adversaires occidentaux, principalement les dirigeants du régime de Kiev et, dans ce cas, avant tout leurs parrains européens.» Chaque mot est pesé.

En disant cela, Poutine envoie aussi un signal à Washington: les Européens vont trop loin, ils ne choisissent pas la bonne voie. Fait important: l’utilisation du mot «Occident» par le président russe renvoie, en écho, au document stratégique récemment publié par les États-Unis selon lequel l’Europe est menacée «d’effacement civilisationnel». Traduisez: Moscou et Washington savent ce qui est bon pour les Occidentaux.

Prédiction n° 4: l’OTAN est une menace

«Le déplacement des infrastructures militaires de l’OTAN vers nos frontières suscite – et a toujours suscité – nos préoccupations légitimes. Nous ne demandons rien d’extraordinaire. Nous ne disons pas qu’un pays n’a pas le droit de choisir sa propre défense. Mais cela doit se faire d’une manière qui ne menace personne, y compris nous.»

Vladimir Poutine enfonce de nouveau le clou et il y a fort à parier que les États-Unis en tireront les conséquences lorsqu’ils annonceront, début 2026, le plan de redéploiement de leurs troupes en Europe. L’OTAN n’est pas, aux yeux de Moscou, une alliance défensive. Partout où il y a l’Alliance atlantique, il y a danger pour la Russie. Suprême et terrible ironie: Poutine affirme que son pays a été «trompé», alors que la Russie s’était engagée, dans le mémorandum de Budapest de 1994, à respecter les frontières de l’Ukraine en échange de l’abandon de ses armes nucléaires.

Prédiction n° 5: l’Ukraine est une affaire russe

Disons-le simplement: l’Ukraine doit, pour Poutine, accepter une forme de tutelle russe. La preuve sur le plan électoral: «Je vais dire quelque chose qui pourrait surprendre: nous sommes prêts à envisager des moyens d’assurer la sécurité des élections en Ukraine, au moins en cessant — ou en s’abstenant — de mener des attaques en profondeur sur le territoire le jour du scrutin. » Et d’ajouter: «Si des élections ont lieu, nous avons le droit d’exiger que les organisateurs accordent aux Ukrainiens vivant actuellement en Russie le droit de voter sur le territoire de la Fédération de Russie.»

Idem pour la reconstruction du pays en guerre, qu’il est hors de question, pour le président russe, de financer avec les avoirs gelés de sa banque centrale: «Le terme «vol» n’est pas approprié, a-t-il expliqué à propos de ceux-ci. Le vol est une appropriation clandestine de biens, mais là, ils essaient de le faire ouvertement. C’est un pillage en plein jour. Quoi qu’ils volent et quelle que soit la manière dont ils le font, ils devront tôt ou tard rendre cet argent. Et surtout, nous défendrons nos intérêts, avant tout devant les tribunaux. »

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